Les Murs vagabonds

Affiche Les Murs vagabonds
Réalisé par Hiroyasu Ishida
Titre original Ame wo Tsugeru Hyouryuu Danchi
Pays de production U.S.A., Japon
Année 2022
Durée
Musique Umitarô Abe
Genre Animation, Aventure, Famille, Fantastique
Distributeur Netflix
Acteurs Kana Hanazawa, Daiki Yamashita, Nana Mizuki, Mutsumi Tamura, Inori Minase, Ayumu Murase
Age légal 13 ans
Age suggéré 13 ans
N° cinéfeuilles 888

Critique

Nouveau venu dans le monde foisonnant de l’animation japonaise, Hiroyasu Ishida peut se targuer d’avoir un style déjà reconnaissable. Avec son deuxième long métrage, The Drifting Home (après Penguin Highway en 2018), il donne libre cours à sa vision artistique, au mépris du scénario qui aurait gagné à être plus dense, et surtout, plus clair.

 

Deux amis d’enfance, Natsume (Asami Seto) et Kosuke (Mutsumi Tamura) partagent un secret qui semble les ronger de l’intérieur. Jadis inséparables, ils n’arrivent aujourd’hui plus à se parler. Leur école se trouve près d’un complexe d’appartements abandonné surnommé « les immeubles fantômes ». Un jour, alors que Natsume, introvertie, s’y est réfugiée après avoir été malmenée à l’école, Kosuke décide de s’y aventurer avec ses camarades de classe. Mais soudain, une pluie torrentielle s’abat, et les écoliers se retrouvent mystérieusement perdus au milieu d’un océan sans fin, dans ce bâtiment qui dérive à l’infini.


Résumer l’histoire The Drifting Home est voué à l’échec. Hiroyasu Ishida et son scénariste Hayashi Mori – tous les deux fraîchement arrivés dans le circuit du cinéma nippon – peinent à condenser la myriade d’idées, de thèmes et d’images qui traversent leur esprit. Nous sommes face à un isekai, sous-genre japonais de fiction, qui met souvent en scène de jeunes gens transportés dans une réalité alternative et fantastique, sans forcément de raison claire. Mais ici, la réalité fantastique est un huis clos dans un HLM en béton. Pour compenser la petitesse de cet univers, Ishida et Mori essaient de raconter plein, trop d’histoires à la fois : de fantômes, d’amour, drames familiaux, leçons sur l’entraide, etc. À la fin du long métrage, pourtant impeccable et même génial en termes d’animation pure, on ne sait plus trop bien ce que le film essaie de dire ni de montrer. Un défaut déjà présent dans sa première réalisation Penguin Highway.


Et cela est dommage, car il y a quelque part là-dessous une imagerie recherchée autour de la désagrégation des corps et du pays. Les fantômes de l’immeuble, dont les membres se transforment en ciment, ferraille, végétation, rappellent les témoignages des survivants de Hiroshima, qui rapportèrent des visions infernales de corps ayant été imprimés sur des murs, ou d’humains ayant fusionné avec les objets. The Drifting Home n’est assurément pas une comédie, mais il essaie à tort d’être léger, et ce faisant, dilue son propos au point de le rendre complètement opaque.

Anthony Bekirov

Appréciations

Nom Notes
Anthony Bekirov 10