Halloween Ends

Si le final de la dernière trilogie Halloween en date n’est pas un mauvais film en soi, il constitue tout de même une vraie déception. Entre personnages insipides et nouvelles idées arrivant trop tard, le coche est plutôt raté.

Quatre ans après les événements traumatiques dépeints dans Halloween Kills, Laurie Strode vit avec sa petite-fille, Allyson, et tente de tourner une fois pour toutes la page en écrivant ses mémoires. Si le calme semble être revenu dans la petite ville d’Haddonfield, le cauchemar va bel et bien recommencer lorsque Corey, jeune homme accusé d’avoir assassiné un enfant qu’il gardait, décide d’assouvir sa vengeance.

Comme nous l’indique son titre, cet opus vient clore la nouvelle trilogie initiée en 2018 par David Gordon Green, et par extension l’ensemble de la saga Halloween (en tout cas pour le moment, si les grands pontes d’Hollywood n’en décident pas autrement). On s’attendait donc à une conclusion en fanfare, offrant un dénouement épique à la longue confrontation entre le croque-mitaine Michael Myers et l’héroïne dure à cuire Laurie Strode. Et pourtant, face au résultat, on a l’impression de voir une tout autre œuvre! Le duo emblématique est très peu présent à l’écran (il faut attendre près d’une heure avant de voir apparaître Myers, qui n’est d’ailleurs que l’ombre de lui-même) et le personnage d’Allyson est plutôt sous-exploité, voire inutile à l’histoire. Les deux films précédents laissaient pourtant imaginer qu’elle se hisserait au niveau de sa grand-mère, ou même la surpasserait dans son caractère de final girl (comprenez la fille étant la seule survivante d’un massacre) attachante. Allyson entretient par ailleurs une romance plus ou moins convaincante avec Corey, nouveau méchant introduit dans cette suite et fin, choix hautement discutable puisque, même s’il est à l’origine de quelques scènes savoureuses, il a finalement peu de place pour s’épanouir complètement dans son rôle. Il aurait donc été plus judicieux pour le film de se concentrer sur les éléments déjà mis en place plutôt que d’essayer de tisser de nouvelles pistes narratives qui ne peuvent aboutir de manière satisfaisante. Les quelques bonnes idées qui parcourent la réalisation (surtout au tout début et à la toute fin) ont ainsi de la peine à briller et à convaincre. Et c’est bien dommage pour ce classique du genre, qui s’éteint en demi-teinte après plus de 40 ans d’existence…