Critique
"Darlene Linhares (Regina Casé) revient dans sa brousse natale avec son petit garçon et, demandée en mariage par le riche Osias (Lima Duarte), décide d'y rester. La vie est fruste dans cette belle région du Brésil qu'est le Sertao. Fruste, mais belle pour celui qui sait prendre la vie. Osias l'a compris, il vit dans son hamac en compagnie de son poste à transistor. Sa nouvelle épouse fera tout le travail. Darlene cependant, ne se débrouille pas moins bien. Elle finit par avoir à ses côtés le cousin d'Osias, Zezinho (Stênio Garcia) doux et généreux, femme de ménage idéale et refuge des mauvais jours. Darlene ne s'arrête pas là. Un nouvel ouvrier des plantations (Luiz Carlos Vanconcelos), bel homme et jeune de surcroît, lui donne son quatrième enfant.
Ce n'est pas vraiment un hommage au carpe diem que ce portrait de Darlene Linhares, mais une mise en scène de l'adage ""Qui veut peut"". Darlene sait ce qu'elle veut: être heureuse. Aucun homme ne la satisfait totalement, il manque toujours quelque chose à chacun. Mais en en mettant plusieurs ensemble, elle a une bonne chance de trouver le bonheur. Cette comédie sympathique sur le renversement de la polygamie laisse entrevoir la sérénité d'un monde dont la seule loi serait celle de l'harmonie. EU, TU, ELES montre aussi, par l'absurde, la difficile condition de la femme au Brésil. Il y a pourtant une façon d'être, celle d'une Darlene forte et intelligente, qui élude la difficulté sans créer de heurt. Là encore, c'est l'harmonie qui triomphe."
Geneviève Praplan
