Novembre

Affiche Novembre
Réalisé par Cédric Jimenez
Titre original Novembre
Pays de production France
Année 2022
Durée
Musique Guillaume Roussel
Genre Thriller, Policier
Distributeur Elite Film AG
Acteurs Jérémie Renier, Sandrine Kiberlain, Cédric Kahn, Jean Dujardin, Anaïs Demoustier, Lyna Khoudri
Age légal 10 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 886

Critique

Nouveau film abordant les attentats parisiens, Novembre cherche à ne pas exploiter la douleur encore très présente liée à ces événements, mais s’en retrouve dénué d’émotion. Plus proche du documentaire policier, il s’adresse principalement à celles et ceux qui ne connaissent rien ou presque du sujet.

Sept ans après les faits, et quelques semaines après la sortie de Revoir Paris, Novembre s’attaque au sujet sensible des attentats qui ont ébranlé la capitale française le 13 du 11e mois et retrace l’enquête s’étant déroulée pendant les jours qui ont suivi. Si le film parvient à ne pas trop tomber dans le pathos pour aborder cet épisode traumatique, il n’évite cependant pas un certain sensationnalisme, surtout lors des premières scènes, qui veulent reproduire l’impression de panique et de confusion générales à grand renfort de mouvements de caméra rapides et saccadés dignes des derniers opus de la saga Jason Bourne. Mais il faut lui laisser qu’il a le bon goût de ne rien montrer des attentats en eux-mêmes et de s’en tenir au minimum lors de la séquence d’interrogation des victimes, qui reste tout de même l’un des moments les plus émotionnels du film.

Et en effet, la réalisation est très factuelle, voire documentaire, et n’offre pas beaucoup de place à l’émotion. Les actrices et acteurs sont très bons, mais semblent incarner des fonctions plus que des personnages. Étant donné que le récit se concentre uniquement sur l’enquête, on ne connaît rien de la vie ou de la personnalité des protagonistes, on les voit seulement évoluer dans leur rôle au sein du département antiterrorisme. (Par ailleurs, le jargon de la police employé peut désorienter. L’utilisation de ce langage, principalement constitué d’acronymes de noms d’unité, est certes logique compte tenu du fait que nous sommes témoins de discussions entre professionnel·le·s qui savent de quoi ils parlent, mais peut se révéler désagréable pour le public.) Le personnage de la civile ayant participé à l’enquête est le seul auquel on peut vraiment s’attacher et nous pousse à nous demander comment on aurait réagi à sa place.

De plus, contrairement à Notre-Dame brûle qui critiquait la manière dont la ville de Paris avait géré le combat contre l’incendie, nous n’avons pas ici de discours sur les services de sécurité et leur réaction face aux attentats, on s’en tient à la reconstitution des événements. Le propos politique tenu par le film passe par d’autres canaux, comme le fait de montrer le vrai visage des terroristes, notamment dans un dernier plan qui en irritera certainement plus d’un tant il cherche à se montrer percutant (et en devient ridicule). Ne se voulant ni polémique ni voyeuse, cette réalisation est au final très informative, avec quelques séquences tape-à-l’œil, et apprendra beaucoup aux personnes qui n’étaient pas scotchées devant les chaînes infos à l’époque des faits. Les autres n’en retireront pas grand-chose.

Amandine Gachnang

Appréciations

Nom Notes
Amandine Gachnang 12