The Last Campaign

Affiche The Last Campaign
Réalisé par Lionel Rupp
Titre original The Last Campaign
Pays de production SUISSE
Année 2021
Durée
Genre Documentaire
Distributeur Zooscope
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 886

Critique

Ce retour sur les primaires américaines de 2020 est un témoignage intéressant sur le péril du cynisme en démocratie. Malheureusement, il reste trop superficiel pour totalement convaincre.

En 2016, le réalisateur Lionel Rupp s’embarque pour les États-Unis afin d’y suivre la campagne de Bernie Sanders. Il y avait accompagné Jonathan Katz, un militant de la première heure qui avait été enthousiasmé par les propositions très marquées à gauche du sénateur du Vermont. Ensemble, ils avaient été emportés par la vague d’espoir et d’enthousiasme que cette candidature avait générée, avant d’être tuée par les instances du parti Démocrate. Cela a donné naissance au film A Campaign of their Own en 2017. Quatre ans plus tard, le militant remet le cœur à l’ouvrage en essayant de convaincre les citoyens à soutenir son favori. Maison après maison, rue après rue, État après État, il pousse les citoyens à s’engager, mais le cœur n’y est plus… en tout cas plus comme avant.

Si la thématique du désenchantement est au cœur ce documentaire, elle semble également avoir contaminé son réalisateur. Est-ce parce que l’engouement de la campagne de 2016 ne s’est pas reproduit ou à cause des températures glaciales du début de campagne ? La caméra de Lionel Rupp semble suivre son personnage sans réellement savoir où elle va. Le problème, c’est que le spectateur, deux ans après les faits, se souvient encore du dénouement et le cheminement de Jonathan Katz est présenté de manière trop superficielle pour nous convaincre à embarquer une nouvelle fois dans ce long rallye qu’est la campagne présidentielle américaine. Certes, parmi la succession de brèves rencontres qui composent le film, il y a bien une ou deux scènes mémorables, comme celle où une militante fournit clé en main les éléments de discours à un imam pour qu’il incite les fidèles à aller voter. Pour le reste, on n’apprendra pas grand-chose : les soixante-huitards ont été complètement bernés par le parti Démocrate qui a soutenu massivement des accords de libre-échange, délocalisant ainsi les postes de travail de nombreux ouvriers. Les jeunes ne se retrouvent pas dans ces politiciens de plusieurs générations leurs aînés. Le film demande comment ne pas céder au cynisme, mais finit par dégager le même désabusement qui frappe les militants engagés. C’est cohérent avec son sujet, mais cela accouche d’un documentaire quelque peu poussif.

Blaise Petitpierre

Appréciations

Nom Notes
Blaise Petitpierre 11