Cyberpunk : Edgerunners

Affiche Cyberpunk : Edgerunners
Réalisé par Hiroyuki Imaishi
Titre original Cyberpunk : Edgerunners
Pays de production JAPON
Année 2022
Durée
Musique Akira Yamaoka
Genre Série, Animation
Distributeur Netflix
Acteurs KENN , Aoi Yūki, Hiroki Tōchi , Michiko Kaiden, Takako Honda, Wataru Takagi, Tomoyo Kurosawa
Age légal 18 ans
Age suggéré 18 ans
N° cinéfeuilles 885

Critique

Le terme cyberpunk se réfère à un sous-genre de science-fiction qui mélange l’esthétique punk anglaise des années 1970 avec un univers futuriste métropolitain et cybernétique (Blade Runner en est un fameux exemple). Mike Pondsmith a grandement contribué au développement du genre via ses jeux de plateaux Cyberpunk (1988), Cyberpunk 2020 (1990). En 2012, le studio de développement de jeux vidéos polonais CD Projekt Red – connu pour leur trilogie The Witcher qui a du reste été adaptée en série – décide d’adapter l’univers des jeux de plateaux de Pondsmith pour leur prochain jeu : Cyberpunk 2077.


L’un des projets vidéoludiques les plus pharaoniques et publicisés de ses 10 dernières années, Cyberpunk 2077 aurait dû être un jalon historique qui changerait à jamais le concept de « jeu vidéo ». Or il se trouve que si le titre ne fut pas un flop commercial à sa sortie en 2020, il fut un flop auprès des critiques et surtout du public, qui s’est senti lésé. Il était simplement trop ambitieux et n’arrivait pas à offrir ce que les développeurs avaient promis.


Guère découragés par cet échec, l’équipe de CD Projekt Red a persisté dans sa volonté de créer une franchise autour de leur jeu. D’où, donc, la série dont nous parlons ici Cyberpunk : Edgerunners, sorti sur Netflix le 13 septembre 2022. Et pour le coup, nous saluons l’effort, car il ne s’agit pas d’une vulgaire tentative de traire une vache à lait juteuse, mais d’un réel projet artistique. Pour ce faire, ils ont transmis ledit projet au cinéaste d’animation japonais Hiroyuki Imaishi, que les férus du genre connaissent car il est derrière Dead Leaves (2004), Gurren Lagann (2007), Kill la Kill (2013) ou encore Promare (2019), toutes des œuvres importantes, et a également travaillé sur des classiques tels que Neon Genesis Evangelion, Full Metal Alchemist, Redline ou Inferno Cop. La série est donc un événement, moins en raison de sa connexion à Cyberpunk 2077 dont il ne reprend que l’univers (la ville de Night City) et non l’histoire, que parce qu’il s’agit d’une nouvelle création d’un cinéaste renommé.


Le scénario, donc, est nouveau. On suit David, jeune étudiant de la prestigieuse Asakusa Academy, brillant mais tire-au-flanc. Or contrairement à ses camarades, David n’est pas aisé, et sa mère essaie, seule et tant bien que mal, de payer l’écolage de son fils et le loyer. Quand cette dernière décède tragiquement, David découvre qu’elle recélait en secret des prothèses cybernétiques sur le marché noir. Désespéré, David décide de se faire implanter une de ces prothèses, sans savoir que cette décision le fera rentrer dans le monde du crime organisé et lui fera affronter les plus hautes sphères du pouvoir de Night City.


L’animation d’Imaishi jamais ne déçoit : ultra-violente, nerveuse mais aussi lunaire et hybride, la série alterne entre des scènes de maestria graphique qui rendent les corps élastiques et expressifs ; et des moments lyriques qui mettent en avant l’univers futuriste dystopique de Night City. Mais comparé à ces précédents travaux, on ne peut que remarquer la bride de Netflix : aussi sanglante soit-elle, la série enfonce des portes ouvertes depuis belle lurette. Les thématiques (les petits VS les grands, homme VS machine, réel VS virtuel) sont traitées superficiellement et sans aucune originalité. Pire encore, le scénario ressemble méchamment à Cowboy Bebop – une référence absolue du cyberpunk nippon. Autrement dit : nous conseillons la série à tous les fans d’animation japonaise, mais pour ceux qui y sont insensibles, il vaut mieux attendre le prochain projet d’Imaishi.

Anthony Bekirov

Appréciations

Nom Notes
Anthony Bekirov 12