Garçonnières

Affiche Garçonnières
Réalisé par Céline Pernet
Titre original Garçonnières
Pays de production SUISSE
Année 2022
Durée
Musique Sara Oswald
Genre Documentaire
Distributeur Agora
Age légal 12 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 885

Critique

Sélectionné en compétition nationale à Visions du Réel en avril 2022, Garçonnières est un documentaire de Céline Pernet. Dans celui-ci, la réalisatrice, mais aussi anthropologue, explore son rapport aux hommes. Lidée intéressante sur le papier, lest beaucoup moins dans lexécution.


« Qu’est-ce que ça signifie d’être un homme ? » C’est par cette interrogation vaste et directe que Céline Pernet entame ses entretiens avec le panel d’hommes entre 30 et 45 ans qu’elle a décidé de rencontrer. À 35 ans, célibataire et sans enfant, la réalisatrice se questionne sur son parcours très éloigné de la vie de princesse qu’elle imaginait étant jeune. À la suite de nombreux « match » sur une fameuse application de rencontres, elle découvre des individus qui se dévoilent tout en reconnaissant leurs doutes face à une société réductrice quant à leur statut. Elle lance alors un appel via les réseaux sociaux pour faire la connaissance d’inconnus prêts à se livrer devant sa caméra.


De prime abord, la démarche est intelligente et intrigante. En partant de ses propres questionnements, Céline Pernet cherche des réponses en se tournant vers leurs causes : les hommes de sa génération. En dévoilant ses échanges avec le sexe opposé, autant que ses pensées alors qu’elle parcourt la Suisse pour se rendre à ses rendez-vous, la réalisatrice déconstruit une masculinité qu’elle imaginait simpliste. Assumant la subjectivité et se mettant elle-même en scène, elle parvient à révéler, dans un premier temps, des éléments du carcan dans lequel vivent ces hommes qui aspirent à tout autre chose que l’image d’une masculinité stéréotypée.


Sauf que, très rapidement, le documentaire tombe dans des banalités, souvent caricaturales. Pendant plus d’une heure, le film ressasse les mêmes thématiques et ne s’engouffre pas dans la brèche entrouverte lors de sa première partie. Au lieu de poursuivre sur le conditionnement sociétal dont les interviewés semblent souffrir, il s’embarque dans des thèmes beaucoup plus puérils : pilosité, première fois ou encore nombre de conquêtes.


S’il se termine en effleurant le sujet de la paternité, Garçonnières confond masculinité et sexualité et fait résonner une question de l’un des intervenants : « Où est la masculinité inspirante ? ». Pas dans ce film en tout cas.

Marvin Ancian

Appréciations

Nom Notes
Marvin Ancian 9