Bruno Reidal, confession d'un meurtrier

Affiche Bruno Reidal, confession d'un meurtrier
Réalisé par Vincent Le Port
Titre original Bruno Reidal, confession d'un meurtrier
Pays de production France
Année 2020
Durée
Genre Drame, Historique
Distributeur Temporary Import Filme
Acteurs Jean-Luc Vincent, Dimitri Doré, Roman Villedieu, Alex Fanguin, Tino Vigier, Nelly Bruel
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 885

Critique

Revenant sur un fait réel et macabre du XXe siècle, ce film propose de sonder les tourments d’une âme criminelle. Brutal, glaçant, énigmatique et captivant.

Cantal, 1905. Bruno Reidal, 17 ans, assassine violemment François Raulhac, de plusieurs années son cadet, en lui coupant la tête, puis se rend à la police. Le jeune homme va ensuite être interrogé par des médecins qui, afin de juger de sa santé mentale, lui demandent de raconter sa vie jusqu’au meurtre.

Depuis quelques années, le genre du true crime (à savoir les œuvres qui relatent des histoires criminelles réelles) a le vent en poupe. Décrié par certains pour sa dimension voyeuriste et parfois glorifiante, source de véritable culte pour d’autres, ce genre a toutefois le mérite de ne pas laisser indifférent. Il en va de même pour cette réalisation, qui relate un fait divers authentique s’étant déroulé dans la France du début du XXe siècle. Et quel coup de poing ! Si ce film ne respire pas la joie de vivre, il n’en est pas moins très réussi, malgré quelques scènes ou passages un peu poussifs. Tout en nous proposant de plonger dans la psychologie du jeune paysan qu’était Bruno Reidal, il nous narre sa vie par le biais de flash-backs le montrant à 6, 10 et 17 ans, tantôt avec un discours du protagoniste en voix over, tantôt sans.

Contrairement aux médecins engagés pour déterminer l’état mental de Bruno, le réalisateur ne cherche pas à analyser ses actes et pensées, mais à livrer un portrait d’une âme tourmentée, hantée par une haine de soi terrassante. Il ne souhaite pas juger son personnage, mais adopter son point de vue. Et par conséquent, le risque est grand pour les spectateurs de vouloir faire preuve d’empathie, alors même qu’ils ont été témoins, lors de la scène d’ouverture, de ce dont est capable cet antihéros. Le malaise n’en est alors que plus fort. Il faut dire que la prestation des acteurs, non professionnels pour la plupart, y est pour beaucoup dans la dimension captivante du portrait de cet assassin en devenir.

Insistons tout de même sur le caractère très dur du film, qui est baigné de noirceur dans son intégralité. Dans sa description de l’esprit sadique et torturé de Bruno mais aussi dans sa peinture de la violence ordinaire et quotidienne on pense notamment à une longue scène où l’on sacrifie cochon, dont les cris sont à déchirer le cœur) ou passée sous silence (l’agression sexuelle sur un enfant). Il y a fort à parier que vous n’aimerez pas ce que vous verrez, mais que vous ne pourrez cependant pas détourner le regard. À réserver à un public très averti donc, et qui saura apprécier l’étude psychologique proposée.

Amandine Gachnang

Appréciations

Nom Notes
Amandine Gachnang 14
Pierig Leray 17