Revoir Paris

Affiche Revoir Paris
Réalisé par Alice Winocour
Titre original Revoir Paris
Pays de production France
Année 2022
Durée
Musique Anna Von Hausswolff
Genre Drame
Distributeur Pathé
Acteurs Grégoire Colin, Benoît Magimel, Maya Sansa, Virginie Efira, Amadou Mbow, Nastya Golubeva Carax
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 884

Critique

Trois ans après la sortie de son dernier long métrage Proxima, Alice Winocour revient avec un drame rendant hommage aux survivant.e.s des attaques terroristes et à l’entourage des défunt.e.s.

Mia - incarnée par Virginie Efira -, menant une vie relativement banale, se réfugie un soir dans un café parisien en attendant que l’orage passe. Cependant, une rafale de balles vient briser la quiétude du restaurant; une attaque terroriste bouleversera alors sa vie, signant le début de sa quête de souvenirs, car elle ne se souvient que vaguement du déroulement exact des événements. L’œuvre la mènera à en reconstituer le puzzle, désorientant aussi bien cette dernière que les spectateur.rice.s par ses qualités techniques.

L’atmosphère lourde du film est notamment suscitée par le choix de filmer essentiellement de nuit, ou durant les jours couverts du mois mélancolique de novembre, par le leitmotiv de la pluie éveillant les souvenirs du drame, et surtout par le travail sonore. En effet, l’attention portée au son est centrale à Revoir Paris: les bruits diégétiques sont exacerbés et prennent même le dessus sur les dialogues - un éloignement de la prépondérance classique de la voix à la Tati - permettant ainsi une immersion dans l’intériorité du personnage principal. Tout cela laissant également penser que le traitement sonore est intimement lié à la représentation des souvenirs de Mia: trop présents, ou trop absents. Winocour décide également de filmer très régulièrement sa protagoniste à travers des encadrures en tout genre. Ce surcadrage dénotant l’enfermement du personnage tantôt physique durant l’attentat, tantôt par son traumatisme qui l’empêche d’aller de l’avant - une utilisation aussi efficace qu’esthétique de la caméra.

Quant au rythme du récit, malgré la volonté de retranscrire les états mentaux de Mia - il semblerait alors logique que ce dernier soit chronophage - il aurait cependant été possible d’épargner une dizaine de minutes de vide aux spectateur.rice.s. Pourtant, la caméra filme et ancre habilement cette statique dans le mouvement en s’attardant sur des objets et des personnages relativement fixes dans les plans tout en multipliant les mouvements de caméra - certains zooms des plans face caméra frôlent cependant le kitsch. Finalement, serait-ce réellement un drame français si l’on n’y trouvait pas une histoire téléphonée de tromperie couplée à une romance maladroite? Revoir Paris n’échappe manifestement pas à cette règle.

Fanny Lamoureux

Appréciations

Nom Notes
Fanny Lamoureux 15
Pierig Leray 17