Black Phone

Après une excursion malheureuse chez Marvel, le réalisateur de Sinister (2012) et Docteur Strange (2016) revient à son genre de prédilection: l’horreur, avec Ethan Hawke dans le rôle-titre. Le scénario est quant à lui adapté d’une nouvelle de Joe Hill, le fils de Stephen King.

Il faut saluer le travail minutieux et réussi pour planter le décor à la fois inquiétant et paisible d’une banlieue du Colorado dans les années 1970, qui donne une atmosphère, y compris sonore, doucement rétro, à l’ensemble du film. À relever aussi des performances d’acteurs de qualité. Malgré le soin porté à ces éléments, qui participent sans doute à donner une certaine épaisseur psychologique aux personnages, ainsi qu’aux liens qui les unissent, et des débuts plutôt prometteurs, la première partie finit par traîner en longueur, et prendre la forme d’une succession d’anecdotes.

Lorsque survient enfin l’enlèvement de l’un des jeunes protagonistes, on ne peut que constater un manque de rythme dans l’alternance d’une part des apparitions du bourreau masqué, et d’autre part des interventions des anciennes victimes au travers des voix qui remplissent le combiné. Ces dernières confèrent un caractère surnaturel à l’intrigue, mais cela finit par ressembler à un stratagème peu adroit. On en retient une cacophonie à contretemps, jusqu’à un dénouement prévisible.