Elizabeth, Regard(s) Singulier(s)

La reine d’Angleterre Elizabeth II a survécu à neuf de ses premiers ministres. Elle a également enterré Roger Michell, le réalisateur de ce documentaire décédé en septembre 2021 et connu notamment pour son Coup de foudre à Notting Hill. Avec ce film posthume qui tombe à pic pour le jubilé de platine de son règne, il propose un portrait d’Elizabeth sous la forme d’un collage thématique. Le film est structuré en 16 chapitres non chronologiques dans lesquels Michell assemble des images d’archives de la reine qu’il fait résonner avec d’autres images et chansons marquantes de la pop culture. Du coup, à part montrer les différentes époques, styles et modes que la reine a traversés, le film ne propose pas grand- chose. Elizabeth y est élevée au rang de figure de la culture populaire, telles les stars du show-business, mais elle se distingue par sa longévité et sa capacité à s’adapter. En cohérence avec le rôle de la reine d’Angleterre, jamais le film ne s’engage, ne s’implique ou ne réfléchit sur le sens de la monarchie au 21e siècle. Le corollaire est que cet hommage devient rapidement ennuyeux pour qui ne se passionnerait pas pour la monarchie britannique.