(Im)mortels

Affiche (Im)mortels
Réalisé par Lila Ribi
Titre original (Im)mortels
Pays de production SUISSE
Année 2022
Durée
Musique Nicolas Nadar
Genre Documentaire
Distributeur Filmbüro
Age légal 10 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 879

Critique

Pour son deuxième long métrage, la cinéaste Lila Ribi propose une plongée dans l’intime sur le thème du deuil à venir et du sens de la mort.


 La structure d’(Im)mortels est quelque peu disparate. Le documentaire commence tel un portrait intimiste sur la relation entre la cinéaste et sa grand-maman Greti, 93 ans au début du tournage. La thématique de la mort y est abordée, mais il y est également (et surtout?) question de dénouer les nœuds d’une filiation accidentée. Au fil des années, Lila Ribi immortalise ces instants passés avec sa grand- mère dont la santé s’affaiblit petit à petit. Régulièrement, la réalisatrice digresse avec divers intervenants (neurologues, psychologues, médiums, patients ou encore philosophes) qui exposent leurs points sur la fin (ou pas) de la vie. Enfin, le questionnement de la réalisatrice sur l’altération de la conscience après la mort la pousse à expérimenter par elle- même l’effet de substances psychédéliques. 

Au début, difficile de ne pas être désarçonné par cette structure bancale, qui hésite entre une investigation sur le thème de la vie après la mort, un hommage à un personnage haut en couleur et un questionnement sur la filiation autour de la réalisatrice. Heureusement, son talent de conteuse par l’image lui permet de maintenir une certaine cohésion tout au long de son documentaire. Formidables murmures d’étourneaux, art du cadrage de ses personnages (en particulier Greti sur le pas de sa porte) et étalonnage à la palette de couleurs délicate entre le pastel et le sépia tissent l’identité du film. Sans cet aspect plastique remarquable, il faut bien admettre que la chronique familiale est frustrante par son manque d’informations pour cerner le contexte et les interventions des spécialistes un peu superficielles.

Elles ne se limitent qu’à de brèves séquences qui assènent des généralités. Il faut attendre le dernier acte pour que cette succession d’épisodes hétéroclites révèle toute sa signification et catalyse le dénouement de la démarche de Lila Ribi lors d’une scène chez une médium. Cette séquence est aussi bouleversante qu’inconfortable, car en résolvant le questionnement de la réalisatrice elle tend également à clore les diverses pistes et possibilités de réflexions pour le spectateur.

Blaise Petitpierre

Appréciations

Nom Notes
Blaise Petitpierre 13