The Duke

Nous sommes en 1961, en Grande-Bretagne. Kempton Bunton (Jim Broadbent), dramaturge (sans succès), mène un combat acharné contre la redevance de télévision, qu’il estime injuste pour les personnes âgées et les vétérans. En effet, ce sont eux qui ont le plus besoin de la petite lucarne pour combattre la solitude mais qui ont le moins les moyens de la payer. Lorsqu’il apprend que la National Gallery de Londres vient d’acquérir le Portrait du Duc de Wellington, peint par Goya, une idée lui vient : dérober le tableau dans le but de faire pression sur le gouvernement et d’obtenir gain de cause.

Se déroulant dans le milieu de la classe ouvrière britannique, The Duke mêle habilement humour et drame, ce dernier se reflétant tant dans la situation sociale décrite que dans le passif de la famille Bunton, pesant encore sur leur quotidien. L’atmosphère qui se dégage de ce mélange reste cependant légère, ludique et parfois mystérieuse. On prend plaisir à suivre la tranche de vie de ces personnages ordinaires et toutefois intrigants. Kempton Bunton, le protagoniste de cette curieuse affaire pourtant bien réelle, est dépeint de manière à la fois attachante et agaçante, surtout lors de son procès, sur lequel s’ouvre la réalisation. Son engagement social est louable et son caractère d’écrivain autodidacte fan de Tchekhov donne l’occasion à certaines bonnes répliques. Cependant, sa dimension « haut en couleur » peut aussi vite ennuyer, à l’image de sa femme (interprétée par la sublime Helen Mirren) dont le passé tragique la rend peut réceptrice aux frasques de son mari. Même si le film ne propose rien de renversant ni de révolutionnaire, savoir que les faits qu’il relate sont – à quelques exceptions près – véridiques produit néanmoins son petit effet réconfortant, ce qui est déjà louable.