Réalisé par | Laura Wandel |
Titre original | Un monde |
Pays de production | Belgique |
Année | 2021 |
Durée | |
Genre | Drame |
Distributeur | Outside the Box |
Acteurs | Maya Vanderbeque, Günter Duret, Karim Leklou |
Age légal | 10 ans |
Age suggéré | 14 ans |
N° cinéfeuilles | 878 |
C’est avec virtuosité que ce premier long-métrage nous immerge dans l’univers complexe de la vie scolaire en adoptant le regard des enfants. Ce qui y est raconté est en revanche un peu moins convaincant.
Un monde, c’est celui de l’école avec ses élèves bousculés, parfois persécutés, et dont les sentiments complexes semblent inaccessibles aux adultes. La réalisatrice Laura Wandel nous y immerge en adoptant le point de vue des enfants. Pour ce faire, elle déploie un dispositif impressionnant par sa rigueur. Premièrement, elle choisit de ne raconter son récit qu’au sein du collège où évoluent ses deux personnages principaux, un frère (Günter Duret) et une sœur (Maya Vanderbeque) fraîchement débarqués dans ce nouvel établissement scolaire. En refusant de placer sa caméra à l’extérieur de ce monde, elle renforce un sentiment d’isolement et d’incommunication entre l’environnement scolaire (qui représente une part importante de la vie des enfants) et celui de la vie familiale. Deuxièmement, elle filme ses personnages avec de longs plan séquence à hauteur d’enfant et utilise des focales longues, floutant l’arrière-plan. Cette astuce de chef-opérateur donne ainsi l’impression que les protagonistes évoluent chacun dans leur propre bulle et brouille leurs interactions sociales. Enfin, Laura Wandel est admirablement servie par le jeu de ses jeunes comédiens qui impressionnent par la complexité et la justesse des émotions qu’ils dégagent.
Un monde, c’est donc la révélation d’une réalisatrice qui pose sa propre griffe formelle dans l’art de raconter une histoire par le procédé cinématographique. Malheureusement, son film n’est pas complètement abouti, notamment à cause de sa deuxième partie. Pour des raisons difficiles à cerner, le persécuté devient persécuteur, comme si dans ce monde il n’y avait que deux alternatives : être victime ou coupable. Cette vision réductrice traduit soit un manichéisme terriblement simplificateur, soit l’incapacité du dispositif décrit ci-dessus à faire comprendre l’évolution psychologique de ses personnages.
Blaise Petitpierre
Nom | Notes |
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Blaise Petitpierre | 14 |