La Revanche des Crevettes Pailletées

En raison d’une erreur de correspondance dans un aéroport, l’équipe de water-polo des Crevettes pailletées, en route pour les Gay Games de Tokyo, se voit contrainte de passer une nuit dans un hôtel d’une petite ville russe… C’est dire que le ton de cette suite revancharde (cf. Les Crevettes pailletées, CF n. 811) mêle le drame au comique, car le rejet de l’homophobie est non seulement courant, mais tombe sous le coup de la loi. Or, évidemment, l’équipe va bien vite se retrouver en fâcheuse situation, menant même quelques membres de l’équipe à découvrir qu’on ne plaisante pas avec l’orientation sexuelle et que, différente (c’est-à-dire non hétérosexuelle), elle est perçue comme déviante et se doit donc d’être corrigée, voire guérie (ce qui en dit long sur la compréhension que l’on en a). Et les thérapies mises en œuvre évoquent à la fois Vol au-dessus d’un nid de coucou et les conversions forcées pratiquées par certaines sectes religieuses. Quant à Sélim, un nouveau venu dans l’équipe, il permet d’amplifier le propos sur la difficulté d’assumer son identité. En outre, le film comporte plusieurs allusions cinématographiques, dont notamment un clin d’œil aux Evadés de Frank Darabont (1994). Notons encore qu’en finale une belle idée de scénario rétablit le comique, ce qui est bienvenu dans ce film qui, malgré ses réparties plus ou moins fines, aurait pu laisser un goût amer au vu de l’aspect dramatique révélé à juste titre.