Réalisé par | Jerry Rothwell |
Titre original | The Reason I Jump |
Pays de production | U.S.A. |
Année | 2020 |
Durée | |
Musique | Nainita Desai |
Genre | Documentaire |
Distributeur | DCM Film |
Age légal | 6 ans |
Age suggéré | 8 ans |
N° cinéfeuilles | 876 |
Le second film de Jerry Rothwell s’inspire du livre de l’écrivain japonais Naoki Higashida, (Sais-tu pourquoi je saute?) qui parle de son handicap personnel, l’autisme (non verbal).
Le cinéaste plonge le spectateur dans le monde singulier de cet handicap majeur et, entre rêves et cauchemars, sensations et souvenirs, réalise un documentaire sensible, souvent muet et original. Présenté au Festival du film de Sundance en janvier 2020 Sais-tu pourquoi je saute? a remporté le Prix du Public.
À 13 ans Naoki Higashida avait déjà rédigé une autobiographie de ses premières années de jeune autiste, un récit qui se présentait comme l’expression de sa voix intérieure décrivant son univers intime. Suite à la lecture de ce texte et dans son prolongement, Jerry Rothwell décide alors de dresser le portrait intime de cinq jeunes issus de pays très différents, cinq jeunes partageant le même destin tragique et montrant comment ils cherchaient à communiquer avec leurs proches. Filmés dans des décors (évocateurs) de leurs existences très différentes les unes des autres, Amrit, Joss. Jestina, Ben et Emma tentent de trouver un moyen de répondre aux sollicitations de l’entourage, en s’efforçant de rédiger de petits textes et en utilisant aussi de petites tablettes (portatives) alphabétiques.
Dans le monde qui nous entoure force est de constater que toute tentative de communiquer avec des autistes est encore très souvent considérée comme une mission difficile, sinon impossible: le cinéaste a voulu montrer comment il est envisageable aujourd’hui de relier notre univers avec celui de ceux qui sont sans voix et qui semblent déconnectés. Et l’on sait que l’esprit d’un autiste est doté d’autant de vie intérieure, de capacités intellectuelles (qualités de curiosité, de subtilité, de complexité, de mémoire, pour n’en citer que quelques-unes) qu’un être dit «normal». Ne pas pouvoir parler, on l’a compris, ne signifie pas que l’on n’a rien à dire.
On peut formuler le vœu que le film de Jerry Rothwell puisse ainsi contribuer à modifier la perception réductrice que l’on a parfois de l’autisme. La plupart des séquences que nous propose le documentariste sont très étudiées, cherchant à reconstituer le monde intérieur d’êtres qui ne peuvent donner réponse aux sollicitations dont ils sont les objets. Les images du film sont souvent le reflet de cette difficulté à s’exprimer et à échanger.
(À lire aussi les informations sur ce film dans CF n. 875, p. 17.)
Antoine Rochat
Nom | Notes |
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Antoine Rochat | 16 |