Old Boys

Amoureux de football et de cinéma depuis toujours, le réalisateur veveysan Jean-François Amiguet propose une comédie réunissant ses deux passions. Après Sauvage (2010), le cinéaste revient sur grand écran avec un film inspiré par les vies de Paul Garbani et Eugène Parlier, deux figures emblématiques du football romand.

Désormais septuagénaires, un ancien entraîneur et un gardien se retrouvent pour l’enterrement de leur ami André Tossato, dit Dédé. Une mort accidentelle, mais fédératrice: cela faisait plus de trente ans que Monsieur Paul (Bernard Verley) et Bobby (Zoé) ne s’étaient pas revus, eux qui se retrouvaient deux à trois fois par semaine sur le terrain, et surtout accoudés au bar. D’ailleurs, ils ne partageaient pas seulement la balle, mais aussi Lola (Bérangère Mastrangelo), la patronne du troquet.

Les souvenirs de ces deux amis sont ponctués par la voix over de leur ami défunt. Tel un ange gardien, Dédé (Thierry Romanens) commente, détaille la relation et les non-dits entre les deux comparses. Dans ce huis clos, il y a aussi la jeune serveuse Bibi (Janine Piguet), qui ressemble furieusement à Lola. Si la jeune femme est effectivement la fille de leur ex-maîtresse, l’un des deux est probablement son père...!

C’est autour de cette trame vaudevillesque que se tisse le récit de Old Boys, long métrage produit avec un petit budget. Tout le film se déroule donc dans un bistrot, avec quatre comédiens et sept techniciens pour dix jours de tournage. Un aspect saillant de cette comédie réside dans sa théâtralité. Les dialogues sont récités, les transitions entre les scènes marquées par des tableaux (sous la forme d’un dessin affichant le score du match qui se joue à quelques pas du bistrot), et les personnages sont joués, et non incarnés. Le jeu reste très en surface, question d’école stylistique probablement.

Néanmoins, le charme de Old Boys est peut-être à trouver dans son évocation de la nostalgie, un sentiment rassembleur, comme peut l’être le ballon rond. Les évocations d’une jeunesse désormais résolue, les amours d’antan, et des archives de match de foot. Autant de facettes pour un même constat implacable: le temps file. Malgré tout, cet hommage à ces stars du sport romand saura trouver son public.