Wet Sand

Affiche Wet Sand
Réalisé par Elene Naveriani
Titre original Wet Sand
Pays de production Suisse, Géorgie
Année 2021
Durée
Genre Drame
Distributeur Sister Distribution
Acteurs Eka Chavleishvili, Bebe Sesitashvili, Megi Kobaladze, Gia Agumava, Giorgi Tsereteli, Kakha Kobaladze
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 875

Critique

Elene Naveriani dépeint un microcosme conservateur, prêt à tout pour faire triompher ses valeurs. Avec l’arrivée de Moe, cet équilibre sera bouleversé. Une belle histoire, sublimée par une mise en scène maîtrisée et des personnages attachants.

Au bord de la mer Noire en Géorgie, un village isolé, dominé par la grisaille. Sur la plage, un bistrot, espace de convivialité pour les habitants aux valeurs poussiéreuses et castratrices, représentants d’un temps qu’on aurait aimé révolu. Son tenancier, Amnon (Gia Agumava), ne leur ressemble en rien, tout comme sa serveuse Fleshka (Megi Kobaladze), moquée des habitués pour son caractère jugé trop peu féminin.

Dans cet univers machiste, Eliko, un extravagant qui a dû cacher son homosexualité toute sa vie, se suicide. Les villageois qui, de par sa différence le méprisaient vivant, n’auront aucune envie de lui offrir un enterrement digne de ce nom. Amnon, Fleshka et Moe (Bebe Sesitashvili), la petite fille du défunt, devront alors se débrouiller seuls. Avec l’arrivée de cette dernière de Tbilissi, pour les funérailles, les secrets autour du drame referont surface.

La composition des plans insiste sur la fatalité du sort d’Amnon, trop discret et taciturne pour bouleverser les mœurs. La touche d’espoir est donc incarnée par Fleshka et Moe. Si l’aspect politique de l’œuvre a su séduire le Jury de Soleure, qui lui a décerné le Prix du festival cette année, l’intérêt du long métrage d’Elene Naveriani s’étend bien au-delà.

Un dispositif théâtral habile construit une grande partie des séquences de Wet Sand. La terrasse du café, son intérieur parfois, s’apparentent à une scène sur laquelle les conflits se jouent, tandis que chaque personnage se fait spectateur, perçu ou caché, d’autres devenus acteurs malgré eux. Ainsi, l’aspect parfois caricatural des comportements est assumé par cette mise en scène, jusqu’à ce que, à la fin, les masques tombent. Les décors symétriques enferment les protagonistes et contrastent fortement avec la manière de filmer la mer, opposant ainsi la rigidité des mentalités aux mouvements de cette dernière, qui opère une révolution douce et infinie.

Sabrina Schwob

Appréciations

Nom Notes
Sabrina Schwob 16