The Whaler Boy

Dans le premier long métrage du Russe Philipp Yuryev, on suit le poignant voyage intérieur d’un adolescent chasseur de baleines.

À la pointe extrême-orientale de la Russie, tout près de l’Alaska, sur le détroit de Béring, Leshka (Vladimir Onokhov), un jeune garçon de 15 ans, partage son temps entre la chasse à la baleine et les amis. Alors que la zone est plutôt coupée du reste du monde, l’arrivée d’internet change la donne. Leshka commence à passer son temps en ligne et tombe sur une cam girl, HollySweet999 (Kristina Asmus), dont il s’éprend. Jusqu’à apprendre l’anglais pour tenter de la conquérir. Il se met en tête de la retrouver dans la vraie vie et se lance dans un long voyage jusqu’à Détroit, aux États-Unis.

La grande simplicité du film comporte aussi certaines limites. Certes, le voyage intérieur du personnage a d’abord quelque chose d’unique, de touchant: Leshka, mis en lumière par une caméra qui l’épouse élégamment, passe de la fascination pour cette fille à l’envie de la rencontrer, toujours avec beaucoup de retenue (aux côtés de ses autres amis taiseux),. Et lorsque la jalousie fait son entrée (internet ayant gagné les yeux de tout le village), une force obscure pousse Leshka à commettre l’irréparable. Puis le temps de concrétiser ses rêves apparaît. Naïf, le jeune se lance dans un long voyage en bateau, avant que celui-ci ne rende l’âme. Sauvé par un douanier, il rejoint la terre (laquelle?) et poursuit lentement sa quête, seul. Jusqu’à comprendre que le bonheur n’était peut-être pas si loin. C’est dans le retour à la normale, quand le rêve s’échappe, que le long métrage brosse des tonalités trop convenues, dont il faudra se contenter.