La Forêt de mon père

Affiche La Forêt de mon père
Réalisé par Vero Cratzborn
Titre original La Forêt de mon père
Pays de production Belgique, France, Suisse
Année 2019
Durée
Musique Daniel Bleikolm, Maxime Steiner, Manuel Roland
Genre Drame
Distributeur Louise Productions
Acteurs Ludivine Sagnier, Alban Lenoir, Saskia Dillais de Melo, Carl Malapa, Léonie Souchaud, Mathis Bour
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 874

Critique

La réalisatrice Vero Cratzborn s’inspire de son vécu pour écrire un drame intimiste. Malgré la mise en scène peu imaginative et la faiblesse des dialogues, La Forêt de mon père nous touche par le traitement plutôt délicat d’un sujet difficile.

Jimmy (Alban Lenoir) et ses enfants, perchés sur un arbre, jouent dans une forêt verdoyante: leur relation symbiotique avec la nature est aussi naïve qu’attendrissante. Cet environnement édénique dédoublé d’une fusion relationnelle - association que Terrence Malick a d’ailleurs transformée en topos incontournable du cinéma contemporain - nous sert ici d’entrée en matière trompeuse. L’image d’Epinal, d’une famille unie et heureuse, est en effet gâchée par l’arrivée du propriétaire des terres qui les intime de partir. Chassé de ce paradis introductoire, Jimmy ne peut contrôler d’étranges mouvements d’humeur lors d’un repas familial. On apprend peu après, par l’intermédiaire d’un corps médical dénué d’âme et de tact, que le protagoniste est sujet à des décompensations psychotiques. Sa femme (Ludivine Sagnier) et ses enfants l’aiment au-delà de ses bouffées délirantes, font tout pour se raccrocher à l’homme fragile et touchant qu’il est. Pourtant, les crises deviennent de plus en plus invalidantes. Ce décrochage face au monde réel, soudain, imprévisible, en vient même à mettre en danger l’intégrité de la famille.

Vero Cratzborn nous livre ici un film à la structure classique et au style prosaïque. Son intérêt réside dans la subtilité de la thématique abordée, que les dialogues poussifs et le manque d’inventivité formelle alourdissent. L’héroïne du film, Gina (Léonie Souchaud), 15 ans, se confronte à la folie du père et se bat pour en faire fi. Le propos de la réalisatrice est complexe: le spectateur est constamment ballotté entre l’insensibilité d’une clinique psychiatrique (pas très éloignée de celle, affreuse, que l’on subit dans Vol au-dessus d’un nid de coucou) et la désespérance à l’égard de l’impossible cohabitation avec un proche atteint d’une telle maladie. La souffrance qui en découle ne trouvera d’apaisement que dans l’acceptation de l’altérité du père, en se détachant à la fois d’un étiquetage social déshumanisant et de l’espoir d’une normalité qui n’adviendra probablement jamais.


Hugo Lippens

Invité.e

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