Clara Sola

Affiche Clara Sola
Réalisé par Nathalie Álvarez Mesén
Titre original Clara Sola
Pays de production Suède, Costa Rica, Belgique, Allemagne, U.S.A.
Année 2021
Durée
Genre Drame
Distributeur Trigon films
Acteurs Wendy Chinchilla Araya, Daniel Castañeda Rincón, Ana Julia Porras Espinoza, Flor María Vargas Chaves
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 874

Critique

Ce récit d’émancipation entrechoque réalisme, onirisme et fantastique pour dresser un portrait de femme détonnant, original et subversif.

Aux confins de la campagne costaricaine, Clara (Wendy Chinchilla Araya) vit dans la ferme familiale avec ses nièces, sa sœur et sa mère. Cette dernière est persuadée que Clara est la réincarnation de la Sainte Vierge et exploite ses facultés de guérisseuse. L’irruption d’un nouvel employé de ferme (Daniel Castañeda Rincón) va éveiller des pulsions que Clara n’avait encore jamais connues.

Dès l’ouverture du film, les enjeux sont posés. On y voit Clara bloquée par une clôture invisible. Clara Sola va nous montrer comment une femme hypersensible va s’affranchir des nombreuses cages, visibles ou non, dans lesquelles elle est cloisonnée depuis près de quarante ans. Femme pas comme les autres, Clara a de la peine à communiquer avec ses congénères alors qu’elle perçoit et comprend toutes les fluctuations de son environnement, des infimes secousses tectoniques aux angoisses de sa jument en passant par la formation des nuages. L’éveil de sa sexualité va lui permettre d’exploser toutes les conventions sociales et d’affirmer définitivement son lien avec la nature.

Le programme est ambitieux mais il est relevé haut la main par la réalisatrice Nathalie Álvarez Mesén. Elle convoque un cinéma social réaliste qu’elle entrechoque avec des séquences impressionnistes beaucoup plus oniriques, flirtant avec le fantastique. Médium dans le récit, Clara devient également une intermédiaire permettant de faire dialoguer les genres cinématographiques. La réalisatrice construit habilement son récit sur des symboles forts, faisant contraster la nature et l’humain. Mais si le dispositif fonctionne si bien, c’est notamment par la faculté du film à mettre en scène le toucher, un sens ô combien important pour Clara. En tant que spectateur, on a vraiment l’impression de percevoir les ondulations du vent, les irritations du piment ou encore le poil dru du cheval. Ces ressentis physiques sont exacerbés par la performance tout en corporalité de la danseuse Wendy Chinchilla Araya. Difficile donc de ne pas être emporté dans cette véritable odyssée libératoire qu’est Clara Sola.


Blaise Petitpierre

Appréciations

Nom Notes
Blaise Petitpierre 16