Le Chêne

Les images impressionnantes de ce documentaire illustrent la beauté et la complexité des écosystèmes. Malheureusement, il y manque un peu de poésie pour que la magie opère.

Un chêne, c’est bien plus qu’un arbre. C’est un abri pour des dizaines d’animaux, un substrat pour la mousse et les champignons, de la nourriture pour les insectes et les mulots, un lieu de vie pour les oiseaux nicheurs. C’est un véritable écosystème à part entière. D’habitude producteur des films d’Alain Cavalier ou Alejandro Jodorowsky, Michel Seydoux s’associe au réalisateur et spécialiste du documentaire animalier Laurent Charbonnier pour saisir toute cette vie au gré des saisons. L’intention est louable: illustrer la complexité du monde vivant autour d’un arbre, sans voix off, uniquement avec les formidables images filmées par Laurent Charbonnier à hauteur d’insectes, oiseaux ou micromammifères. Malgré ce tour de force technique, le film n’arrive jamais à vraiment transcender son statut de gentil documentaire familial. La beauté des images rappelle souvent Microcosmos mais ne marquera probablement pas autant que le documentaire de Claude Nuridsany et Marie Pérennou. La faute à un rythme et un découpage saccadés et une musique trop disparate, qui fait le grand écart entre de la variété française et Jean-Sébastien Bach. Ce manque de cohésion, d’identité, empêche d’entrer pleinement dans cet univers qui se voudrait poétique mais qui s’avère plutôt n’être qu’une démonstration technique. A défaut d’un film mémorable, il reste toutefois un beau message, un travail minutieux sur les bruitages ainsi que de sublimes images.