Réalisé par | Kenneth Branagh |
Titre original | Belfast |
Pays de production | Grande-Bretagne |
Année | 2021 |
Durée | |
Musique | Van Morrison |
Genre | Drame |
Distributeur | Universal Pictures |
Acteurs | Ciarán Hinds, Judi Dench, Jamie Dornan, Caitriona Balfe, Jude Hill, Colin Morgan (II) |
Age légal | 12 ans |
Age suggéré | 14 ans |
N° cinéfeuilles | 873 |
Dans un Belfast en noir et blanc, Kenneth Branagh remonte le fil de ses souvenirs d’enfance, où jeux, moments familiaux et premiers amours se surimpriment à une Irlande du Nord en pleine guerre civile.
Les combats qui ont déchiré le pays pendant plus de vingt ans resteront ceci: une toile de fond lointaine et floue, portée seulement par des images télévisées vite reléguées hors champ. C’est qu’il s’agit ici, pour le réalisateur irlandais bien connu pour ses adaptations de Shakespeare et ses récentes reprises d’Agatha Christie, de raconter sa propre histoire. Vue à travers les yeux de Buddy (Jude Hill), cette période mouvementée des années 60 est faite de petits riens magnifiés par sa naïveté d’enfant. Ainsi, les devoirs de maths sont des stratagèmes concoctés avec son grand-père pour conquérir sa camarade de classe catholique, tout comme les prêches d’un pasteur exalté ressemblent à la voix tonnante du Tout-Puissant lui-même.
Or, que Buddy soit protestant dans un quartier brutalement ravagé par des insurgés ne joue véritablement un rôle que dans la première scène du film. Ce dernier s’attarde ensuite davantage sur les problèmes économiques et conjugaux des parents, notamment à travers la figure du père (Jamie Dornan), qui travaille en Angleterre et reste dès lors en marge des conflits. La camaraderie et l’amitié qui règnent entre les deux confessions dans leur petite rue, évoquées par la mère (Caitríona Balfe) comme arguments pour ne pas quitter Belfast face aux demandes insistantes de son mari, ne nous seront guère montrées. De même, les exactions commises à travers le pays ne font pas le poids face aux découvertes cinématographiques du jeune garçon. De Chitty Chitty Bang Bang à L’Homme qui tua Liberty Valance, Kenneth Branagh en profite pour rédiger sa lettre d’amour au septième art. Et lorsque l’engagement politique pourrait pointer son nez, la scène se transforme en duel tout droit sorti du Train sifflera trois fois, remettant l’imaginaire enfantin à l’honneur.
Certes, le film se veut hommage bien plus que prise de parti, nostalgie des jours passés plus que réflexion. Mais est-ce certain que le point de vue intime permet de réparer l’histoire? Ou contribue-t-il au contraire à la faire taire en la laissant en marge?
Adèle Morerod
Nom | Notes |
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Adèle Morerod | 11 |