La Vraie famille

Affiche La Vraie famille
Réalisé par Fabien Gorgeart
Titre original La Vraie famille
Pays de production France
Année 2020
Durée
Musique Gabriel des Forêts
Genre Drame
Distributeur Agora
Acteurs Mélanie Thierry, Félix Moati, Lyes Salem, Gabriel Pavie, Idriss Laurentin-Khelifi, Jean Wilhelm
Age légal 10 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 873

Critique

Malgré un récit trop souligné, on finit par s’attacher aux personnages du deuxième long métrage de Fabien Gorgeart, surtout aux enfants dont les talents d’interprétation dépassent ceux des adultes.

Difficile au début de se laisser porter par La Vraie Famille du Français Fabien Gorgeart. Quand les scènes de bonheur s’enchaînent dans un festival de chorégraphies, elles ne laissent aucune place au doute: à la piscine, lors de parties de ping-pong ou de belles soirées au camping, où chaque bêtise amène le rire. Le ton est forcé, on suppose que la joie a déjà atteint son plus haut degré, jusqu’à rythmer la vie d’Anna (Mélanie Thierry), de Driss (Lyes Salem) et de trois enfants: Simon (Gabriel Pavie), Adrien (Idris Laurentin-Khelifi) et Jules (Basile Violette).

Et puis le temps du doute fait son apparition. Simon, 6 ans, a été placé à l’Assistance sociale depuis ses 18 mois au sein de cette famille fusionnelle. Mais aujourd’hui, Eddy (Félix Moati, subtil), le père biologique, désire le récupérer, en accord avec les autorités. Un déchirement pour Anna qui comprend les droits d’Eddy, tout en refusant de laisser partir l’enfant qu’elle a vu grandir.

Chaque dialogue amène alors son lot d’explications qui auraient pu être évitées: d’abord face à Nabila, l’assistante sociale accompagnant la progressive séparation. Puis au sein du couple, où toutes les oppositions se verbalisent, dans chaque recoin de la maison, ne faisant qu’alourdir l’interprétation (au demeurant juste et nuancée) de Mélanie Thierry et Lyes Salem. Alors que les périodes d’adaptation octroyées à Eddy et son fils se prolongent, la souffrance de la mère de substitution d’abord, mais de toute la famille ensuite, poursuit péniblement son périple vers l’inéluctable. Le sujet, bouleversant, n’est ici pas servi par la frontalité de son traitement. Ni par l’image qui se contente de suivre les personnages à la trace, sans laisser le bénéfice du doute.

Pourtant l’attachement survient lorsque ceux-ci tentent de s’accrocher à ce qu’il reste, avant la rupture. Quand des messes basses s’organisent pour garder les rituels interdits - «tu m’appelleras maman quand on ne sera que les deux» -, lorsque grâce à son air angélique, Anna parvient à manipuler Eddy pour mieux contourner la douleur. Enfin quand le petit Simon se réfugie seul dans les prières, à l’église ou dans sa chambre, tentant peut-être aussi de percer d’autres mystères.

C’est au plus près de l’enfance que La Vraie Famille parvient finalement à émouvoir. Les trois gosses (pour la première fois à l’écran) sont parfaits au moment de donner une leçon de jeu aux adultes qui n’atteignent jamais la même fougue. Au premier plan Gabriel Pavie, joliment impassible avant de supplier le père de le laisser aller en montagne avec Anna et les autres, déchirant lors des derniers instants attendus, emportant aussi Mélanie Thierry et son personnage vers plus de vérité.

Adrien Kuenzy

Appréciations

Nom Notes
Adrien Kuenzy 11