Rifkin's Festival

Affiche Rifkin's Festival
Réalisé par Woody Allen
Titre original Rifkin's Festival
Pays de production U.S.A., Espagne, Italie
Année 2021
Durée
Genre Comédie, Romance
Distributeur Frenetic
Acteurs Gina Gershon, Louis Garrel, Wallace Shawn, Richard Kind, Nathalie Poza, Carmen Salta
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 873

Critique

Tourné en 2019 et présenté en 2020 en ouverture du Festival de San Sebastián, le 49e long métrage de Woody Allen est à l’affiche des salles suisses.

Mort Rifkin (Wallace Shawn), un ancien professeur de cinéma devenu écrivain, accompagne Sue (Gina Gershon), sa femme attachée de presse, au Festival de San Sebastián. Cinéphile acrimonieux mais passionné, Mort déteste les réalisations de Philippe (Louis Garrel), un metteur en scène français caricatural au sommet de sa gloire qui n’a d’autres ambitions que d’obtenir la paix dans le monde avec sa prochaine œuvre. Cette animosité ne fait que s’accentuer lorsque Mort soupçonne Sue d’avoir une liaison avec Philippe qu’elle idolâtre. Ces tourments déclenchent chez l’écrivain des douleurs thoraciques qui l’entraînent dans le cabinet de Jo Rojas (Elena Anaya). Tombant immédiatement sous le charme de la doctoresse avec qui il a de nombreux points communs (dont une aversion pour le dernier film de Philippe), Mort développe une hypocondrie grandissante.

Alors que Sue et Philippe vivent le festival intensément, Jo sert de guide touristique à Mort. Tous deux dans une relation instable, leurs souffrances respectives les rapprochent et ils parviennent mutuellement à combler leurs manques. Comme le décrète Wallace Shawn: «Mort est capable d’apprécier Jo d’une manière dont son mari ne le fait plus, et Jo est capable de voir des qualités admirables chez Mort dont Sue se lasse». Une amitié inattendue naît entre les deux personnages.

Au-delà des errances de Mort - avec ou sans Jo - dans les rues chatoyantes de San Sebastián, Rifkin’s Festival est parsemé des songes de l’écrivain. Comme autant de références cinéphiliques, ces séquences en noir et blanc reproduisent certains films de Bergman, Welles, Fellini, Lelouch ou encore de réalisateurs de la Nouvelle Vague (Godard et Truffaut en tête de liste). Ces clins d’œil - qui flatteront ceux qui les reconnaîtront - tissent des liens entre les œuvres citées et l’existence de Mort. Le procédé, sans être déplaisant, reste néanmoins quelque peu convenu, et légèrement poseur.

Avec Rifkin’s Festival, Woody Allen signe un film en demi-teinte, manquant cruellement de profondeur, dans lequel il déclare son amour au cinéma non sans autodérision, voire cynisme. Une balade agréable, parfois revigorante, souvent anodine, qui constitue une œuvre mineure dans la filmographie de son réalisateur.

Marvin Ancian

Appréciations

Nom Notes
Marvin Ancian 13
Sabrina Schwob 14