Réalisé par | Thomas Gilou |
Titre original | Maison de Retraite |
Pays de production | France |
Année | 2020 |
Durée | |
Musique | Julien Cohen (III), Claude Morgan |
Genre | Comédie |
Distributeur | Praesens-Film |
Acteurs | Jean-Luc Bideau, Gérard Depardieu, Liliane Rovère, Kev Adams, Mylène Demongeot, Daniel Prévost |
Age légal | 10 ans |
Age suggéré | 12 ans |
N° cinéfeuilles | 873 |
Portée par un casting alléchant, cette comédie réussie malgré un départ vacillant fait plaisir à voir. Elle expose la situation des résidents de certains homes par le biais d’un récit d’apprentissage attendrissant. Carton plein pour Kev Adams!
Milann (Kev Adams) et Samy (Omar Mebrouk) sont deux orphelins ayant grandi ensemble comme des frères. Alors que le premier enchaîne les petits boulots et les galères, le deuxième est devenu avocat. Une aubaine pour Milann qui, ayant manqué de tuer une vieille dame lors d’une altercation, veut éviter la prison. Le jeune homme va devoir alors effectuer 300 heures de travaux d’intérêt général dans une maison de retraite, à son grand dam, lui qui n’est pas un très grand fan des personnes âgées. Si les premières semaines sont chaotiques, Milann noue peu à peu des liens avec sept pensionnaires, qui lui feront voir la vie différemment.
À première vue, lorsque l’on découvre que le film est produit par notre Stanislas Wawrinka national (grand ami de Kev Adams, qui occupe d’ailleurs ici les rôles d’acteur principal, scénariste, producteur et porteur de l’idée originale, rien que ça!), on ne peut s’empêcher d’être pris d’une petite sueur froide. Le film ne s’ouvre d’ailleurs pas sous les meilleurs auspices, recourant dans son premier quart à plusieurs clichés ainsi qu’à un humour bas de plafond et scatologique qui ne laisse rien présager de bon. Mais on aurait tort de juger trop vite! La suite s’améliore nettement, faisant honneur à son casting cinq étoiles, qui le lui rend bien. L’histoire prend un tour plein de sensibilité et de malice, l’humour gagne en finesse et l’attachement pour les personnages se met en place très rapidement. La maison de retraite est représentée comme un cocon empli de tendresse entre les pensionnaires, mais sur lequel plane une menace insidieuse.
En effet, outre la transformation de Milann, d’un jeune homme nonchalant et insolant en une personne engagée pour les autres et responsable, la réalisation aborde la question de la maltraitance des personnes âgées dans les homes - ou plus précisément l’exploitation des personnes seules - de façon subtile. Elle ne tente pas de tenir un discours militant ni de faire dans le pathos, mais expose en filigrane le désarroi du personnel face à une administration ne pensant qu’au profit. En parallèle, le film célèbre également la force des résidents, qui ne se laissent pas abattre. Il est vrai qu’on n’échappe pas à quelques bons sentiments et facilités scénaristiques ne tenant pas totalement debout lors du dénouement et que la séquence finale sonne un peu faux. Cependant, dans le paysage cinématographique français actuel, lorsque l’on trouve une comédie drôle et intelligente, on a tendance à lui pardonner plus facilement ces petits écarts. Si elle arrive de surcroît à réchauffer le cœur, comme le fait celle-ci, on n’osera pas lui en demander davantage. On demandera en revanche à avoir le plaisir de voir d’autres comédies du même acabit.
Amandine Gachnang
Nom | Notes |
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Amandine Gachnang | 15 |