Zaï Zaï Zaï Zaï

Affiche Zaï Zaï Zaï Zaï
Réalisé par François Desagnat
Titre original Zaï Zaï Zaï Zaï
Pays de production France
Année 2020
Durée
Musique Yuksek
Genre Comédie
Distributeur Orange Studio Distribution / Apollo Films
Acteurs Julie Gayet, Ramzy Bedia, Jean-Paul Rouve, Julie Depardieu, Yolande Moreau, Jeanne Arènes
N° cinéfeuilles 873

Critique

Une carte de fidélité oubliée et la chasse à l’homme est lancée: l’adaptation de la bande dessinée de Fabcaro parvient à faire rire par son humour absurde, qui passe au crible les automatismes du comportement humain.

Quelques plans efficaces permettent de planter rapidement le décor: un couple, rien de plus normal, avec son lot d’habitudes enrobées d’affections, discute de leur prochaine acquisition matérielle - un matelas -, alors que le mari Fabrice (Jean-Paul Rouve) s’en va faire les courses dans une voiture copie conforme à toutes les autres apparaissant dans le film. Les projets d’un sommeil plus confortable se voient toutefois entravés par un oubli impardonnable aux yeux de la société: Fabrice, au moment de payer, n’a pas sa carte de fidélité…

Si l’on pressentait déjà la part d’absurdité, elle explose alors. Non seulement par le motif qui conduit Fabrice, star du cinéma comique, à devenir un fugitif marginalisé, mais aussi par l’utilisation de légumes comme arme ou la part d’automatisme des personnages dépeints. En effet, avec beaucoup d’humour, le film se fout de tout et de tout le monde. Les complotistes trouveront à l’origine de toute information une conspiration juive, les vacanciers voudront pouvoir chanter gaiement sur les routes, l’acteur consciencieux prendra la place de l’absent pour mieux étudier son rôle. Les ficelles du cinéma sont aussi exhibées: lors du jugement de Fabrice par exemple, la musique soutient un discours pompeux, s’interrompt lorsque l’orateur sort de ce registre pour reprendre lorsqu’il y retourne. Finalement, la seule chose qui résiste à la moquerie est aussi celle qui se substituera au regard de la caméra, pour être représentée au cinéma, dans l’histoire, par des acteurs.

Les quelques réticences initiales sont alors vite dissipées par la légèreté fine de cette comédie, qui n’est pas sans rappeler l’œuvre de Quentin Dupieux. Pas de doute, la comédie française a trouvé un terrain prospère.

Sabrina Schwob

Appréciations

Nom Notes
Sabrina Schwob 13