Le Parrain

Affiche Le Parrain
Réalisé par Francis Ford Coppola
Titre original The Godfather
Pays de production U.S.A.
Année 1972
Durée
Musique Nino Rota
Genre Policier, Drame
Distributeur Praesens-Film
Acteurs James Caan, Al Pacino, Diane Keaton, Robert Duvall, Marlon Brando, Sterling Hayden
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 873

Critique

Cinquante ans après sa sortie initiale, l’un des chefs-d’œuvre de Coppola réapparaît en version restaurée, sans avoir pris une seule ride.

L’histoire, qui se déroule de 1945 à 1955, est connue: c’est celle de Don (Vito) Corleone (Marlon Brando), le «parrain», chef redouté de la Mafia étasunienne. À l’inverse des autres caïds, il répugne à se lancer dans le trafic de drogue et rêve que Mike (Al Pacino), l’un de ses fils, reste en dehors de ses troubles activités et devienne un jour politicien de haut rang. Mais c’est sans compter avec le lien familial et les engagements qu’il suppose.

Ce qui s’avère magistral dans ce film, c’est précisément cette manière d’aborder le tréfonds d’individus qui n’évoluent pas forcément comme désiré ou prévu, lorsque d’autres forces internes prennent le dessus et révèlent le pire ou le meilleur des êtres.

Bien sûr, qui dit mafia dit aussi film de gangsters, d’actions, de corruption, de représailles et de vengeance. Si Don Corleone, le patriarche, incarne une époque (révolue) de dirigeants mafieux, ses fils annoncent des temps différents, tout aussi violents, riches d’intimidations et de meurtres.

Alternant, dès le début images lumineuses de joie à l’occasion d’un mariage et atmosphère sombre avec de funestes dialogues et prières au bureau-confessionnal de Don Corleone, Le Parrain mêle les valeurs familiales à celles du bien et du mal, avec ses rites religieux plus mortifères que porteurs de vie et d’espérance. Aussi la finale, dont le montage impressionne toujours autant, invite à participer au baptême de la filleule de Mike, tout en assistant à quelques exécutions planifiées. Et si l’épouse de Mike s’interroge dans une dernière scène sur ses activités, la porte de son bureau-confessionnal qui se referme devant elle lui répond mieux encore que son mari.

Le livre et l’affiche du film de 1972 montraient la main d’un montreur de marionnettes: quelqu’un tire donc les ficelles. Et si le parrain était clairement identifié hier, sera-t-il demain aisé de le remplacer?

Rappelons enfin que ce film, devenu un classique amplement mérité, a obtenu de nombreuses récompenses, dont les Oscars du Meilleur réalisateur, du Meilleur scénario et du Meilleur acteur (que Brando refusa). En un mot: un chef-d’œuvre à voir ou revoir.

Serge Molla

Appréciations

Nom Notes
Serge Molla 20
Kevin Pereira 20