Madeleine Collins

Affiche Madeleine Collins
Réalisé par Antoine Barraud
Titre original Madeleine Collins
Pays de production France, Belgique, Suisse
Année 2021
Durée
Genre Drame
Distributeur Filmcoopi
Acteurs Valérie Donzelli, Bruno Salomone, Quim Gutiérrez, Virginie Efira, Jacqueline Bisset, Loïse Benguerel
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 872

Critique

Virginie Efira - décidément sollicitée par tous - incarne une héroïne hitchcockienne dans un drame psychologique qui ne parvient pas à rivaliser avec le maître du suspense.

Après une séquence d’ouverture troublante, l’on suit pas à pas les déplacements entre la France et la Suisse de Judith (ou est-ce Margot?), entre deux vies, deux familles. Peu à peu, l’équilibre précaire bascule, le passé ressurgit et cette femme qui semblait pouvoir enfiler masque sur masque se noie toujours plus dans les mensonges.

Et de quel réseau complexe de faux-semblants il s’agit! La meilleure réussite du film est en effet de faire imaginer au spectateur plus de secrets et de jeux troubles qu’il n’en existe pour les personnages. Malheureusement, comme souvent la clé du mystère un peu décevante, surtout pour ce qu’elle révèle de sa protagoniste, à laquelle Virginie Efira offre sa beauté pleine et fragile à la fois.

Celle-ci subit de plein fouet l’incapacité du récit à choisir entre thriller et portrait psychologique. En cherchant à faire exister cette mystérieuse cariatide blonde dans un décor quotidien des plus habituels, on aurait pu provoquer le choc, la confrontation du banal et de l’inquiétant. Or, à force de vouloir traquer les moindres tressaillements de son personnage par une caméra insistante, montrer derrière la façade l’effondrement psychique, expliquer l’étrange par le drame familial, le réalisateur lui ôte tout son mystère. Une tentative de privilégier le regard «de l’intérieur», là où par exemple Sueurs froides, inspiration évidente, fait l’économie du point de vue du personnage de Madeleine-Kim Novak, fantasmée puis façonnée par James Stewart?

On décèlera plutôt dans les emprunts à Hitchcock la difficulté à se choisir un style. Le prénom du titre, le chignon, la double vie, la double femme: autant de rappels de l’œuvre du célèbre cinéaste américain, pas dérangeants à proprement parler mais qui contribuent à renforcer l’impression que le film échoue à proposer quelque chose de défini, d’assumé.


Adèle Morerod

Appréciations

Nom Notes
Adèle Morerod 10
Adrien Kuenzy 12