Nos âmes d'enfants

Film qui, dans un superbe noir et blanc, met en scène la relation qui se construit entre un oncle maladroit et son étrange neveu, Nos âmes d’enfants avait tout pour plaire, mais il finit par ennuyer. C’est très soigné, mais trop guindé.

Journaliste radio, Johnny (Joaquin Phoenix) parcourt les États-Unis avec son micro, son regard clair, et ses questions, toujours les mêmes, qu’il adresse à des jeunes gens. Espoirs, doutes, craintes: dites-nous comment vous imaginez l’avenir. Et lorsque sa sœur (Gaby Hoffmann) devra partir s’occuper de son ex-mari (Scoot McNairy), qui est aussi le père de son enfant, elle laissera ce dernier aux bons soins de Johnny, qui poursuivra donc sa tâche avec son neveu de 9 ans (Woody Norman) à ses côtés. Départ pour New York, et début de péripéties occasionnées par l’attitude pour le moins étrange de l’enfant. Son habituelle température dans le jeu, Joaquin Phoenix l’a retenue en petite fièvre pour laisser la folie à son jeune partenaire, très intelligent mais très bizarre, qui aime écouter des requiem le samedi matin, jouer l’orphelin brusqué, imaginer que sa mère a eu d’autres enfants et qu’ils sont morts. Et de son oncle intervieweur, qui demande à la nouvelle génération de se projeter dans l’avenir, l’enfant exige par des questions vives, pointues et parfois douloureuses, un retour narratif dans le passé familial.

Le noir et blanc du film est éblouissant, les acteurs sont très bons (et en particulier Norman), la musique est pensée, mais la réalisation hyper maîtrisée induit une rigidité qui empêche souvent l’émotion d’affleurer. Par ailleurs, c’est trop long et parfois répétitif.