Scream

Affiche Scream
Réalisé par Matt Bettinelli-Olpin, Tyler Gillett
Titre original Scream
Pays de production U.S.A.
Année 2022
Durée
Musique Brian Tyler
Genre Epouvante-horreur, Thriller
Distributeur Warner Bros.
Acteurs Neve Campbell, David Arquette, Courteney Cox, Marley Shelton, Melissa Barrera, Jenna Ortega
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 871

Critique

Vingt-six ans après l’original, la saga Scream revient sur nos écrans avec un 5e opus, le premier sans Wes Craven aux commandes. Nostalgique, maline et violente, cette suite relève le pari, mais plaira certainement d’abord aux fans.

Onze ans après les dernières attaques de Ghostface, le tueur au masque hurleur, la petite ville de Woodsboro subit une nouvelle vague de meurtres, qui ciblent cette fois-ci Tara, sa bande d’amis et sa sœur. Sidney, Gale et Dewey, héros ayant survécu à plusieurs reprises à Ghostface, vont tenter de les aider à l’arrêter. Mais prudence: le tueur est toujours quelqu’un que l’on connaît…

Malgré l’absence du créateur de la franchise, Wes Craven, décédé en 2015, cette nouvelle mouture contient tous les ingrédients d’un bon Scream et se rapproche principalement du premier et quatrième opus. Reprenant la formule de ce dernier, la version 2022 propose un casting de nouveaux suspects et victimes tout en faisant la part belle aux anciennes gloires emblématiques de la série. Petit bémol toutefois, le lien qui unit ici vétérans et nouveaux venus semble un peu réchauffé et forcé, bien que respectant la règle chère à la saga qu’«on en revient toujours à l’original». Qu’à cela ne tienne, le plaisir de voir la sublime et badass Sidney Prescott, alias Neve Campbell, la piquante Gale Weathers, incarnée par Courteney Cox, ainsi que l’attachant et courageux Dewey Riley, joué par David Arquette, reste intact. On retrouve également ce qui fait la spécificité des Scream: le caractère métatextuel. Celui-ci semble encore plus poussé dans ce film que dans ses prédécesseurs, avec des triples mises en abyme et des discours sur les franchises, et donc sur le film lui-même (ce que faisaient déjà les autres, mais celui-ci insiste encore davantage). La réalisation touche également à un sujet sensible au sein de la communauté de fans du genre: la valeur de ce qu’on appelle l’«elevated horror», soit des films plus ambitieux qui ne veulent pas se réduire à un enchaînement de jumpscares et portent un certain regard sur la société. Loin de critiquer cette horreur élevée (dans laquelle la série pourrait d’ailleurs s’inscrire, ne commentant pas la société mais le cinéma), Scream remet les choses à leur place: tous les films ne prétendent pas en être et c’est très bien ainsi, il faut aussi les respecter.

Si le spectateur lambda pourra apprécier ce film très réussi, il s’adresse tout de même en premier lieu aux amateurs de la franchise. On a en effet énormément de références et de blagues relatives aux quatre œuvres précédentes. La séquence d’ouverture, miroir de celle de l’original, le fait d’ailleurs bien comprendre. Si, dans le film de 1996, le tueur interrogeait le personnage de Drew Barrymore sur les slashers en général, dans celui-ci, Ghostface pose des questions à Tara uniquement sur Stab (film fictionnel dans l’univers de Scream racontant les événements du premier opus… vous me suivez?) C’est donc comme si la réalisation nous testait nous, spectateur aguerri ou non, sur nos connaissances de Scream. Tout en critiquant la «toxic fandom», à savoir les fans si assidus qu’ils en deviennent violents, ce cinquième volet reste une lettre d’amour détraquée aux inconditionnels de films d’horreur qu’on regarde de haut pour leur engouement. Et finalement, même si la révélation de qui se cache derrière le masque de Ghostface n’est pas très surprenante, le sentiment de nostalgie qui infuse le dernier acte saura faire oublier cette petite déception. La nouvelle génération de spectateurs saura quant à elle apprécier la plus grande diversité du casting. Ghostface conserve lui son masque iconique, mais ses meurtres franchissent une étape supplémentaire dans la violence, plus graphique qu’auparavant. La saga a encore certainement de beaux jours devant elle, bien qu’il soit difficile d’imaginer vers quoi pourrait s’orienter la suite.

Amandine Gachnang

Appréciations

Nom Notes
Amandine Gachnang 17
Marvin Ancian 13