Réalisé par | Ali El Arabi |
Titre original | Captains Of Zaatari |
Pays de production | ÉGYPTE |
Année | 2021 |
Durée | |
Musique | Gil Talmi |
Genre | Documentaire |
Distributeur | Walt Disney |
Age légal | 10 ans |
Age suggéré | 12 ans |
N° cinéfeuilles | 870 |
Parfois, lorsqu’un journaliste, à l’occasion d’un transfert, relate les débuts d’un footballeur très coté, on écoute d’une oreille distraite, sans rien retenir, comment certaines sélections s’opèrent et surtout sans imaginer les enjeux humains derrière le miroir aux alouettes. Aussi, la plongée, que permet le réalisateur égyptien dans le camp de Zaatari au nord de la Jordanie, retient-elle l’attention. À la différence de bien des documentaires (nécessaires) soulignant les conditions dans lesquelles vivent des millions d’émigrés dans des camps onusiens, le reporter de guerre Ali El Arabi suit les immenses attentes de deux jeunes, habiles joueurs de football. Alors, lorsque quelque sélectionneur qatari vient assister à un match local pour y recruter de futurs joueurs susceptibles de devenir professionnels, les espoirs grimpent en flèche, en particulier pour les adolescents syriens Fawzi et Mahmoud. D’un jour à l’autre tout leur avenir semble basculer: des tentes où ils vivent avec leur famille, ils passent à l’hôtel au Qatar où l’inimaginable paraît à portée de main. Et voici que, quelques jours durant, de véritables entraîneurs et quelques stars du ballon rond (Arjen Robben, Franck Ribéry, Thomas Müller) les font travailler, tandis que la famille n’est plus présente qu’au téléphone… Et cette dernière d’assister fière et interloquée au match décisif transmis en direct sur un poste de télévision. Mais le rêve se poursuivra-t-il ou ne durera-t-il qu’une poignée de jours? Et le spectateur d’assister en voyeur à une très dure réalité, celle d’espoirs semés, où le profit calculé conduit à (mal)traiter finalement des jeunes comme de simples objets d’investissements financiers. Heureusement, Fawzi et Mahmoud sont peut-être plus forts que ceux qui font croire s’intéresser à leur destin, ce que résume avec conviction Mahmoud: «Quand je suis devenu réfugié, ils m’ont enlevé toutes mes chances, mais je ne les laisserai pas m’enlever mes rêves. Tout ce dont un réfugié a besoin, c’est d’une chance, et pas de leur pitié.» Ne l’oublions pas.
Serge Molla
Nom | Notes |
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Serge Molla | 11 |