En Attendant Bojangles

Affiche En Attendant Bojangles
Réalisé par Regis Roinsard
Titre original En Attendant Bojangles
Pays de production France, Belgique
Année 2020
Durée
Musique Clare Manchon, Olivier Manchon
Genre Comédie dramatique
Distributeur Pathé FIlms
Acteurs Romain Duris, Virginie Efira, Grégory Gadebois, Solan Machado-Graner, Orianne Daudin, Juliette Blanche
Age légal 14 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 870

Critique

Dans un pas de deux d’amour à mort, Virginie Efira et Romain Duris insufflent un goût de vivre flamboyant au dernier film de Régis Roinsard.

La rencontre entre Georges (Romain Duris) et Camille/Marie-Antoinette/Rita/etc. (Virginie Efira) se fait d’emblée sur le ton de l’imagination, de l’exagération et de l’abandon le plus complet. L’évidence de leur amour s’incarne, quelques mois plus tard, avec la naissance de leur fils Gary (Solan Machado-Graner). Le trio va alors se construire une vie colorée et dansante, loin de toutes les contraintes de la réalité. Mais celle-ci ne se laisse pas oublier si facilement.

Régis Roinsard, qui a fait jouer Romain Duris dans le tout aussi acidulé Populaire (2012), livre une adaptation

fidèle, presque scolaire, du roman éponyme d’Olivier Bourdeaut. Il choisit toutefois de mettre au centre du récit le couple Efira-Duris, là où l’œuvre littéraire choisissait de voir cette grande histoire d’amour à travers les yeux de l’enfant. Ce changement en apparence anodin teinte très vite les comportements toujours plus fantasques de la mère d’une ombre pathologique. Le réalisateur doit alors redoubler d’efforts de mise en scène pour imposer la force de l’imaginaire qui porte les personnages. Par des musiques quasi omniprésentes et surtout, grâce à ses interprètes, qui se mettent à nu, combattant par leurs charmes les failles et terreurs qui assaillent leurs personnages.

Cette décomposition progressive va bien au visage marqué de Romain Duris mais c’est Virginie Efira qui porte le film. Passant de l’expression de vie rayonnante à l’éclat de folie fugitif, jusqu’aux explosions finales, elle déploie son talent évident et prouvé de longue date. Le rapprochement entre elle et Gena Rowlands, actrice et muse du réalisateur John Cassavetes, a déjà été fait; difficile en effet de ne pas penser ici à Une femme sous influence. Toutefois, le film de Cassavetes instillait un malaise, une tristesse et une beauté souterraines, qui ne s’oublient pas. En attendant Bojangles, à vouloir comme ses protagonistes, brûler la chandelle par les deux bouts, livre toute sa charge émotionnelle d’un coup… quitte à ce qu’il n’en reste rien une fois le film terminé.

Adèle Morerod

Appréciations

Nom Notes
Adèle Morerod 13
Marvin Ancian 11
Georges Blanc 10
Adrien Kuenzy 16