Lamb

Affiche Lamb
Réalisé par Valdimar Jóhannsson
Titre original Lamb
Pays de production Islande, Suède, Pologne
Année 2021
Durée
Musique Þórarinn Guðnason
Genre Drame, Epouvante-horreur
Distributeur Filmcoopi
Acteurs Hilmir Snær Guðnason, Ingvar Eggert Sigurðsson, Noomi Rapace, Björn Hlynur Haraldsson, Ester Bibi, Arnþruður Dögg Sigurðardóttir
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 870

Critique

Remarqué au dernier Festival de Cannes, le long métrage du cinéaste islandais s’empare du fantastique pour raconter le drame d’une famille isolée au cœur de la nature.

Dans la brume qui s’étend à perte de vue, les chevaux peinent à avancer dans la neige, bien que poussés par le vent. C’est tout près que Maria et Ingvar vivent isolés, au cœur de l’immense nature islandaise, entourés par les montagnes. Les deux taiseux s’occupent d’un élevage de moutons, une activité rythmée par la solitude et les naissances. Un jour, une des bêtes donne la vie à un être étrange. L’arrivée agit comme un puissant révélateur pour ce couple qui ne peut pas avoir d’enfant, et qui a déjà vécu le drame.

Le nouveau-né, prénommé Ada, devient alors le centre de l’attention, tout en délivrant au spectateur, par étapes, un secret déjà connu des parents. La jalousie fait aussi son entrée, tout comme la possessivité se met à germer dans ce nouveau cocon familial.

Dans Lamb de l’Islandais Valdimar Jóhannsson, la nature, surplombante, cherche toujours à reprendre ses droits: à travers la brebis en premier lieu, véritable mère d’Ada, ne s’arrêtant plus de bêler depuis leur séparation imposée. La disparition soudaine d’Ada, retrouvé plus tard au pied de la mère, marquera le début d’hostilités inquiétantes, jusqu’au dénouement empreint de tragédie grecque, représenté à travers un tableau d’une pureté envoûtante, où la distinction entre naturalité et civilisation n’a plus sa place.

Noomi Rapace semble aussi possédée par la mission qu’elle donne à sa protagoniste Maria, toujours dans la retenue, comme pour laisser aux paysages, condamnés à la sobriété, la place qu’ils méritent. Le suspense apparaît ainsi au-delà des mouvements des personnages, jusqu’à se perdre parfois dans un brouillard parfaitement opaque. C’est peut-être dans ces moments-là que l’exercice devient plus laborieux, quand Lamb fait trop confiance à l’épure pour avancer vers une fin inéluctable, irréversible. Jusqu’à perdre parfois le spectateur, tant l’apparente simplicité d’un acte s’avère en fait plus complexe que mille autres récits enchâssés.

Adrien Kuenzy

Appréciations

Nom Notes
Adrien Kuenzy 14
Marvin Ancian 17
Anthony Bekirov 11
Sabrina Schwob 14