Tove

Avec leur grosse frimousse et leur vallée imaginaire située quelque part en Finlande, les Moumines ont fait rêver petits et grands depuis leur apparition dans les livres illustrés, dès 1945, grâce à l’auteure Tove Jansson (1914-2001). La famille de trolls blancs, dont l’aspect semble découler d’un croisement entre un hippopotame et un âne, en a vécu de belles aventures sur ses terres, face aux inondations… ou aux comètes. Malheureusement Tove, biopic au sujet de la dessinatrice et écrivaine finlandaise, n’est pas à la hauteur de la puissance créatrice de celle-ci. Aucun aspect important de sa biographie n’est ici bien approfondi: ni la guerre, ni sa vie sentimentale tumultueuse, ni même la façon dont elle a imaginé des êtres capables d’ouvrir le champ des possibles et d’un succès fulgurant. Alors que l’on pressent que l’héroïne a dû se battre pour obtenir ses libertés sexuelle et artistique, la cinéaste Zaida Bergroth se contente de décrire sa vie de façon plate, sans s’arrêter vraiment sur ses aspérités, jusqu’à laisser le public perplexe quant aux raisons qui l’auraient poussée à plonger dans cette histoire, au demeurant passionnante sur le papier. Quelques séquences retiennent néanmoins l’attention et donnent envie d’approfondir le sujet, notamment quand Tove Jansson semble perdue face à ses proches qui ne considèrent pas l’illustration comme un art. Alors enfin le film laisse entrevoir de profonds questionnements, juste avant de les replonger dans la tiédeur.