Playlist

Affiche Playlist
Réalisé par Nine Antico
Titre original Playlist
Pays de production France
Année 2020
Durée
Genre Comédie
Distributeur Adok films
Acteurs Sara Forestier, Laetitia Dosch, Pierre Lottin, Inas Chanti, Andranic Manet, Mathieu Lescop
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 869

Critique

Pour son premier long métrage, l’auteure de bande dessinée et cinéaste Nine Antico propose un récit vivifiant mais sans surprise.

Sophie (Sara Forestier) cherche sa voie et enchaîne les malentendus. Et tout comme la cinéaste de Playlist, Nine Antico, auteure de BD, elle dessine. Mais à 28 ans, elle est trop vieille pour passer les concours d’entrée aux écoles d’art. Alors elle erre, réalise des croquis dans son cahier et rêve la vie d’artiste, enchaîne les rencontres et veut comprendre pourquoi l’amour, le vrai, n’est pas là. Tout cela en alternance: les voies professionnelles et amoureuses déteignent et échangent leur parfum, la vie fait émerger ses complications, formulées aussi par une voix off qui, à la fois, enserre et surplombe l’héroïne, histoire de cultiver les paradoxes: «Enfant, la vie s’annonçait comme une longue plage d’amour avec un choix infini, où nous serions tous compatibles. Il s’est avéré par la suite que tout ne serait pas si simple.»

Alors Sophie en a marre, jette son tablier de serveuse et son amant Jean (Pierre Lottin) qui bosse en cuisine et ne l’aime pas. Elle trouve chaleur et rires en compagnie de Julia (Lætitia Dosch, merveilleuse), une copine timbrée, comédienne. Puis excelle à replonger dans l’inconfort, sous-payée comme assistante chez Nomaniak, une prétentieuse maison d’édition avec un patron qui connaît trop ses défauts pour ne pas s’en servir. Les affaires sont cycliques, sans perspectives, mais désespérément sympathiques.

Au cinéma, les passages de la bande dessinée au cinéma ont déjà fait naître de belles surprises: Joann Sfar, Riad Sattouf, Enki Bilal font partie des bons qui ont franchi le cap. Avec brio également, Nine Antico parvient à emporter dans un univers en noir et blanc, décalé et aux rires accrocheurs. Malgré un récit très confus qui explore à moitié mille thématiques, les protagonistes réussissent à émouvoir. Lætitia Dosch transcende son personnage quand il plonge tête baissée dans un rôle d’ambulancière, lors d’un hilarant cours de premiers secours avec Sophie, qui à son tour semble redevenir Sara Forestier, alors qu’elle n’est plus capable de retenir des éclats de rire. Celle-ci, qui d’ailleurs ne cesse de grandir devant et derrière la caméra depuis L’Esquive (2003) d’Abdellatif Kechiche, explore ici d’autres facettes de son art, quand elle s’élance dans une forme d’humour mélancolique, préférant l’imaginaire au réel, où l’épuisement semble impossible.

Adrien Kuenzy

Appréciations

Nom Notes
Adrien Kuenzy 12
Sabrina Schwob 14