Réalisé par | Robert Guédiguian |
Titre original | Twist À Bamako |
Pays de production | France, Canada, Italie, Sénégal |
Année | 2020 |
Genre | Drame, Historique |
Distributeur | Agora |
Acteurs | Issaka Sawadogo, Stéphane Bak, Alicia Da Luz Gomes, Saabo Balde, Ahmed Dramé, Bakary Diombera |
Age légal | 16 ans |
Age suggéré | 16 ans |
N° cinéfeuilles | 869 |
Robert Guédiguian signe un long métrage sensible qui révèle espoirs et amours, juste après l’indépendance du Mali.
Au lendemain de l’indépendance du Mali (22 septembre 1960), la devise «un peuple, un but, une foi», soulignée par le drapeau à trois bandes verticales verte, jaune et rouge, peine à s’ancrer dans le quotidien. Aussi la rencontre entre Samba (Stéphane Bak), un jeune militant socialiste qui «y croit», et Lara (Alicia Da Luz Gomes), une jeune femme violée par celui auquel sa famille voulait la marier de force, résume bien les défis immenses auxquels le pays se voit confronté. D’une part, l’économie et l’éducation doivent être réorganisées et repensées et, d’autre part, les traditions ancestrales comptent dicter longtemps encore les comportements, d’autant plus que ceux qui en bénéficient ne sont guère enclins aux changements.
Le socialisme ne trouve donc pas un terreau favorable pour s’implanter, malgré les efforts de Samba et de ses camarades, et pour une jeune femme, la fuite ne garantit pas l’émancipation. Quant à l’amour possible, il apparaît tout comme celui de Roméo et Juliette. Tout cela, Guédiguian, l’humaniste, le filme avec beaucoup de sensibilité, montrant avec nuances les tentatives d’un jeune Etat désireux de lendemains qui chantent, mais engoncé dans des dogmes politiques ou des coutumes presque éternelles. Ce sont bien sûr les femmes et ceux qui tentent juste de s’en sortir sans faire de politique qui sont, ou seront, bien vite les victimes des uns ou des autres.
Alors, si des lieux expriment liberté et espoirs, ce sont les clubs de danse où, paradoxalement, la culture qui fédère respire l’Europe ou les Etats-Unis, avec le twist, les chansons françaises et quelques tubes de Ray Charles qui éclairent les visages et renversent les corps. Mais ces lieux dépravent la jeunesse, alors pourront-ils perdurer? Plutôt que porter quelque jugement, Guédiguian préfère souligner la beauté d’un pays et de ses habitants et, au détour de plusieurs plans, s’appuyer sur les magnifiques clichés noir-blanc du photographe local Oumar Solo (qui figure l’unique Seydou Keïta), et tisser une trame dramatique non sans écho aux combats de nombreuses femmes (africaines), aujourd’hui encore.
Serge Molla
Nom | Notes |
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Serge Molla | 15 |