Lingui, les liens sacrés

Affiche Lingui, les liens sacrés
Réalisé par Mahamat-Saleh Haroun
Titre original Lingui, les liens sacrés
Pays de production France, Allemagne, Belgique, Tchad
Année 2021
Durée
Musique Wasis Diop
Genre Drame
Distributeur Trigon Films
Acteurs Youssouf Djaoro, Hadjé Fatimé N'goua, Achouackh Abakar, Rihane Khalil Alio, Briya Gomdigue, Mounira Michala
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 868

Critique

Une mère et sa fille se battent pour leurs libertés en tant que femmes au Tchad. Un sujet honorable pour un film décevant.

À N’Djamena, au Tchad, Amina (Achouack Abakar) est une mère célibataire. Pour vivre, elle vend des fourneaux (dénommés kanoun) qu’elle fabrique à partir d’armatures récupérées dans de vieux pneus de camions. Un jour, en rentrant chez elle, Amina retrouve sa fille Maria (Rihane Khalil Alio) qui est d’humeur exécrable. En menant sa petite enquête, elle découvre que l’adolescente de 15 ans s’est fait renvoyer de son école afin de ne pas entacher la réputation de l’établissement. La raison? Maria est enceinte.

Si la première réaction d’Amina à cette nouvelle est la colère, elle comprend la détresse de sa progéniture et fait tout pour la soutenir. Ayant été abandonnée par le père de Maria et rejetée par sa propre famille, Amina s’identifie et fait tout pour éviter à son enfant le même destin. Dès lors, les deux femmes vont se battre pour réaliser un périlleux avortement. Alors que la pratique est interdite, elles sont confrontées aux multiples oppositions de la société tchadienne, mais également aidées par de nombreuses voisines et amies.

Lingui, les liens sacrés tente tant bien que mal de raconter le parcours semé d’embûches que doivent traverser mère et fille. Malheureusement, le film, en voulant aborder trop de sujets, s’égare en chemin. Entre la grossesse de Maria, les relations d’Amina avec sa famille ou encore l’omniprésence de la religion, il s’éparpille. Si les liens entre les femmes du village sont sacrés, ceux entre les différentes séquences sont opaques, voire inexistants. En outre, les moments clés de l’intrigue sont résolus de manière simpliste et certaines révélations (notamment la finale révélant le père de l’enfant que porte Maria) sont expédiées trop rapidement pour avoir l’effet escompté.

Enfin, l’interprétation approximative des actrices sonne souvent faux et distance encore plus le spectateur du récit. Reste alors quelques scènes silencieuses dotées d’une jolie photographie, ce qui n’est amplement pas suffisant pour faire de Lingui, les liens sacrés un film réussi. Qui plus est lorsque ce mois-ci est à l’affiche L’Événement d’Audrey Diwan (dont nous vous parlons dans ce numéro) qui, dans le même registre mais avec un contexte différent et une approche beaucoup plus frontale, est une alternative éminemment plus réussie.

Marvin Ancian

Appréciations

Nom Notes
Marvin Ancian 11
Serge Molla 14