Les Magnétiques

Affiche Les Magnétiques
Réalisé par Vincent Maël Cardona
Titre original Les Magnétiques
Pays de production SUISSE, FRANCE
Année 2021
Durée
Musique David Sztanke
Genre Drame
Distributeur Sister Distribution
Acteurs Thimotée Robart, Joseph Olivennes, Marie Colomb, Antoine Pelletier, Philippe Frécon
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 868

Critique

Le film, lauréat du Prix SACD de la Quinzaine des réalisateurs au dernier Festival de Cannes, immerge avec sensibilité dans un temps révolu, au début des années 80.

En province, deux frères, Jérôme (Joseph Olivennes) et Philippe (Thimotée Robart), que tout oppose mais qui s’adorent, pressentent qu’une nouvelle époque s’ouvre, avec son lot d’espoirs (suite à l’élection de François Mittterrand), alors que grandit le fossé générationnel. Deux parties structurent ce film presque intimiste. La première se situe dans une petite ville où l’on côtoie les deux jeunes et leur père garagiste (Philippe Frécon). Lorsqu’ils ne secondent pas ce dernier, ils fêtent, fument et émettent leurs attentes sur une radio libre. Philippe, le beau parleur très en phase avec les turbulences culturelles qui surviennent avec une vague punk déferlante, est la voix du studio clandestin, dont Jérôme est le responsable son, sensible à la moindre inflexion vocale et capable de bien des prouesses au vu du matériel dont il dispose. Philippe a Marianne (Marie Colomb) pour petite amie, ce qui n’empêche pas Jérôme d’en pincer pour elle. D’ailleurs, même son départ comme conscrit pour l’Allemagne n’y changera rien. À Berlin, où se déroule le second acte, Jérôme se lie avec un camarade (Antoine Pelletier) qui reconnaît en lui ses talents en matière radiophonique, avant que l’histoire familiale ne le rattrape, forçant l’adulte qu’il est devenu à décider de la suite de son parcours.

La réussite de ce film, riche d’une écriture collective, tient en premier lieu au rendu de cette période de transition où deux trios se font face, l’un amoureux (les deux frères et Marianne), l’autre familial (les deux frères et leur père). Joies, peines, initiations, rejets et adieux se mêlent et s’emmêlent en suivant de près les protagonistes sans effacer les réalités de ce temps où Berlin était divisée et où la musique libertaire faisait sauter toutes les frontières et s’invitait dans tous les lieux, y compris les églises, avant la complète récupération qui suivra.

Le regard proposé n’a donc rien de nostalgique, mais il éclaire avec tendresse un temps pas si lointain qui paraît néanmoins très éloigné des défis auxquels est confrontée aujourd’hui la jeune génération.

Serge Molla

Appréciations

Nom Notes
Serge Molla 14