Madres paralelas

Affiche Madres paralelas
Réalisé par Pedro Almodóvar
Titre original Madres paralelas
Pays de production Espagne
Année 2021
Durée
Musique Alberto Iglesias
Genre Drame
Distributeur Pathé Films
Acteurs Penélope Cruz, Rossy de Palma, Julieta Serrano, Aitana Sánchez-Gijón, Milena Smit, Israel Elejalde
Age légal 10 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 868

Critique

Présenté cette année à la Mostra de Venise, le dernier film de Pedro Almodóvar narre les trajectoires croisées de deux femmes et traite de différents thèmes chers au cinéaste espagnol.

Janis (Penélope Cruz), une femme à la fin de la trentaine, tombe enceinte par accident. À la maternité, elle fait la connaissance d’Ana (Milena Smit), une adolescente elle aussi sur le point d’accoucher. Ces deux mères

célibataires sont loin de se douter que leurs destins sont désormais liés. En effet, en voyant sa fille grandir, Janis est assaillie de doutes: elle n’est plus certaine d’être la mère biologique du nourrisson. Elle se met alors à scruter ses photos de famille, pour voir à quel oncle lointain la fillette pourrait ressembler, mais aussi des clichés de l’enfant d’Ana: les bébés auraient-ils été échangés lorsqu’ils étaient en consultation à l’hôpital? Elle se décide alors à effectuer un test ADN pour en avoir le cœur net… Cette quête de vérité se mêle à une autre idée fixe: Janis veut à tout prix obtenir l’autorisation d’ouvrir une fosse commune dans laquelle ont été enterrés des membres de sa famille pendant la guerre d’Espagne. Son souhait de s’assurer du lien de sang qui la lie à sa fille trouve ainsi un écho dans son souci de renouer avec les corps de ses ancêtres disparus sans laisser de traces physiques. Ainsi, à partir du parcours singulier d’une femme confrontée à la maternité, le réalisateur déroule un propos plus vaste sur les drames de l’Histoire de son propre pays.

À l’instar des enquêtes familiales que mène Janis à partir d’indices en apparence anodins, le cinéma d’Almodóvar est avant tout une affaire de détails. Dans Madres paralelas, chaque plan est construit avec minutie, chaque objet ou vêtement a son importance, de même que les couleurs des décors, choisies avec soin. Les personnages - qui sont presque exclusivement des femmes - évoluent ainsi dans des espaces toujours chargés de signification, qui incitent le spectateur à les déchiffrer. Toutefois, cette lecture exigeante du film n’est pas vécue comme un effort, car les aspects visuels du long métrage sont tout aussi agréables pour l’œil qu’emplis de sens cachés.

Personnages féminins forts et bien construits incarnés par certaines de ses actrices fétiches, esthétique méticuleusement travaillée, questionnements sur la famille et les origines, autoréférences constantes: il semble évident que Pedro Almodóvar n’en a pas fini avec ses obsessions. Si le film peut par moments paraître moins percutant que certaines de ses dernières œuvres, notamment au niveau du rythme, il n’en demeure pas moins une preuve supplémentaire, s’il en faut, de la dimension encore très actuelle de son univers.

Noé Maggetti

Appréciations

Nom Notes
Noé Maggetti 16
Marvin Ancian 13
Adrien Kuenzy 13
Sabrina Schwob 14