Piedra sola

Création à mi-chemin entre le drame et le documentaire impressionniste, le film est une tentative intéressante de mise en scène du lien qui unit l’humain et la nature. Mais le résultat est trop brouillon et confus pour se montrer convaincant.

Pour son premier long métrage, le jeune réalisateur argentin Alejandro Telémaco Tarraf nous convie à un voyage mystico-ethnographique sur les hauts plateaux andins à plus de 4'000 mètres d’altitude. On y suit une communauté d’éleveurs de lamas dont le cheptel est victime d’attaques répétées de la part d’un puma. Plutôt que de pourchasser le prédateur, les bergers tentent de résoudre le problème en se remettant en question lors de rituels, en osmose avec Mère Nature.

Avec son rythme contemplatif et ses plans impressionnistes, le film dépeint des personnages qui se fondent dans leur environnement naturel. Le travail du directeur de la photographie est superbe, recueillant aussi bien des paysages minéraux sublimes que des visages aux traits accidentés, à l’image des reliefs des Andes. La spiritualité, qui se base ici sur des rites ancestraux précolombiens, est présentée comme le lien entre cette nature rugueuse et ces éleveurs. La démarche est louable et intéressante mais il est difficile d’y adhérer complètement, tant ces traditions sont présentées de manière cryptique. Les auteurs abordent ce sujet avec des notes surréalistes qui auraient pu sublimer ces portraits mystiques, mais qui dans les faits embrouillent la narration et finit par lasser malgré la très courte durée du film. Piedra sola est donc une odyssée poético-contemplative qui ravira les esthètes sensibles aux atmosphères. Les autres risquent d’être largués par un récit confus qui se déploie très lentement.