Réalisé par | Mia Hansen-Løve |
Titre original | Bergman Island |
Pays de production | France, Belgique, Allemagne, Suède |
Année | 2021 |
Durée | |
Genre | Drame, Comédie, Fantastique, Romance |
Distributeur | CityClub |
Acteurs | Tim Roth, Anders Danielsen Lie, Mia Wasikowska, Vicky Krieps, Hampus Nordenson, Anki Larsson |
Age légal | 16 ans |
Age suggéré | 16 ans |
N° cinéfeuilles | 867 |
Choisissant de partir sur les traces d’Ingmar Bergman, Mia Hansen-Løve propose une réflexion sur les relations, sur la création et sur le cinéma… ce qui fait un peu trop, malgré un casting superbe.
Un couple de cinéastes, Tony (Tim Roth) et Chris (Vicky Krieps) se rendent sur l’île de Fårö, où Bergman a vécu et tourné nombre de ses films. Tous deux sont en train d’écrire leur prochain film mais ne vivent pas tout à fait de la même manière ce processus. Alors que lui accumule les pages de script et les conférences, elle erre dans sa chambre au son insistant de l’horloge, incapable de faire avancer son histoire. La présence impressionnante du célèbre réalisateur suédois semble planer sur chaque lieu, chaque geste, rendant d’autant plus difficile la confrontation à sa propre inspiration.
Les prémisses ont de quoi séduire: un tempo lent, qui laisse aux deux protagonistes tout l’espace pour habiter non seulement la maison louée - celle de Scènes de la vie conjugale - et ses alentours mais aussi leurs doutes, leurs silences. Tim Roth et Vicky Krieps (en pleine ascension depuis Phantom Thread) parviennent à rendre fascinantes ces scènes où finalement rien ne se passe sinon le temps, alors que l’attente de l’œuvre à produire se fait toujours plus ressentir. Les paysages magnifiques de Fårö, les couleurs et le bois des maisons, captés par des mouvements de caméra dansants, contribuent à ce sentiment de flottement. Mia Hansen-Løve a par ailleurs l’intelligence de rester dans l’hommage discret, la référence à Bergman passant par l’atmosphère et les dialogues plutôt que par des tentatives formelles d’imiter son œuvre.
Toutefois, à sa moitié, le film bascule dans un second «chapitre», où le scénario péniblement accouché par Chris est traduit en images, ses personnages étant incarnés par Mia Wasikowska et Anders Danielsen Lie. Ce récit dans le récit est malheureusement bien moins original et sensible, accumulant les clichés, de l’amour passion-déchirement à des personnages par trop unidimensionnels. À tel point que le talent même des deux interprètes ne suffit pas à nous entraîner à leur suite. Le film ne nous en laisse d’ailleurs guère la possibilité: à partir de là, il ne reste plus assez de temps pour développer quoi que ce soit. Le périple imaginaire de Chris se termine brusquement, après un chapitre conclusif confus, et laisse en plan toutes les pistes de réflexion amorcées, que ce soit la nécessité de partage au sein du couple, la difficulté à créer quelque chose qui nous appartienne vraiment ou la façon d’affronter la tension entre travail et vie familiale. On ne souhaite alors qu’une seule chose: revenir au premier chapitre et contempler encore les déambulations de Vicky Krieps sur les plages caillouteuses sous le regard de Tim Roth et oublier la suite.
Adèle Morerod
Nom | Notes |
---|---|
Adèle Morerod | 11 |
Marvin Ancian | 13 |
Serge Molla | 12 |