Les Eternels

Affiche Les Eternels
Réalisé par Chloé Zhao
Titre original Eternals
Pays de production U.S.A.
Année 2021
Durée
Musique Ramin Djawadi
Genre Science fiction, Fantastique, Action
Distributeur Walt Disney Pictures
Acteurs Angelina Jolie, Salma Hayek, Richard Madden, Barry Keoghan, Gemma Chan, Kumail Nanjiani
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 867

Critique

Le 26e opus de la saga Marvel avait la chance d’être dirigé par la magnifique cinéaste Chloé Zhao (Nomadland). Malheureusement, le talent de la jeune femme ne suffit pas à rattraper un film vide de sens derrière ses promesses.

Il y avait une certaine attente, oscillant entre impatience et crainte, à apprendre l’arrivée de Chloé Zhao au sein la machine Marvel. Même en étant adepte des deux, il était difficile d’imaginer comment l’épure du style de la réalisatrice de Songs My Brothers Taught Me (2015) et The Rider (2017) allait se marier avec les histoires cosmiques et digitalisées du studio. Force est de constater qu’il n’en reste pas grand-chose, seuls quelques plans qui mettent à l’honneur l’espace, la nature, les matières; peut-être aussi de rares séquences où l’on retrouve le goût de Zhao pour les montages elliptiques et fortement symboliques.

Toutefois, les productions Marvel s’apparentent davantage à des mandats, dans lesquels il est moins question d’imposer sa patte que de réussir à fournir le film attendu. Et c’est ce dernier qui pose problème, bien plus que la potentielle implication de la réalisatrice. Les enjeux étaient élevés: introduire une dizaine de nouveaux protagonistes dans un univers déjà bien rempli et ainsi proposer un récit susceptible de tenir la distance après une première phase de plus de dix ans. Les obstacles nombreux: comment poursuivre une exploration de l’Univers, redessiner les pouvoirs et les failles d’êtres supérieurs, maintenir une cohérence tout en se renouvelant, sans se répéter et sans tomber dans la surenchère?

C’est la seconde solution qui semble avoir primé. Alors que les films produits jusqu’ici faisaient de la Terre le point de départ - et d’arrivée - de tous les combats, de tous les espoirs, elle devient personnage secondaire, face aux Eternels, créatures mi-célestes, mi-robotiques destinées à réguler la vie à travers les galaxies. Pourquoi pas, mais il aurait fallu construire quelque chose autour de ces héros particuliers, qui nous laissent ici, par leur nombre et leur peu d’épaisseur, totalement de marbre. À cela s’ajoutent un grand méchant démiurge, plus proche que jamais de l’informaticien, des tentatives de considérations philosophiques qui se perdent en route et une représentation des minorités qui tend malheureusement à réduire les personnages à ce seul aspect. Il est trop tôt pour condamner définitivement Marvel mais on attend cette fois-ci avec inquiétude, plus qu’enthousiasme, la suite…

Adèle Morerod

Appréciations

Nom Notes
Adèle Morerod 9