Guermantes

Affiche Guermantes
Réalisé par Christophe Honoré
Titre original Guermantes
Pays de production France
Année 2021
Durée
Genre Comédie
Distributeur CityClub
Acteurs Elsa Lepoivre, Florence Viala, Claude Mathieu, Anne Kessler, Eric Genovese, Julie Sicard
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 867

Critique

Christophe Honoré s’empare de Proust, veut l’adapter au théâtre, en fait finalement un film. Un mélange réjouissant qui offre une grande liberté à ses protagonistes, sans pourtant parvenir à nous inclure dans l’euphorie générale.

La collaboration entre Christophe Honoré et une partie de la troupe de la Comédie-Française donne lieu à un projet ambitieux: celui de mettre en scène Le Côté de Guermantes, troisième opus, le moins considéré, de La Recherche de Marcel Proust. Mais les circonstances sanitaires entraînent un ajournement des représentations, avant que le comité du théâtre ne décide - sans avoir consulté au préalable le réalisateur du magnifique Plaire, aimer et courir vite - de les annuler, définitivement, pensent-ils en juillet 2020. L’idée émerge alors de créer une fiction à partir de cette impossibilité, en mettant en scène les quelques jours de vie, surtout, et répétitions convenues et maintenues à Marigny.

Cette intrusion dans l’univers théâtral est amorcée par une première séquence qui s’amuse à confondre son spectateur: un homme, dans une grande pièce d’un manoir, joue Lady D’Arbanville tandis qu’une femme, le regardant à peine, débarque et ouvre une porte donnant sur une loge emplie de monde. Ce n’est que plus tard que le 4e mur tombe, en même temps que se dessine une cohérence spatiale. Cet entremêlement entre la scène, les coulisses et le parterre sert le propos du film qui fait du monde un théâtre - comme le souligne également la virée effectuée par la troupe au centre de Paris en costumes d’époque.

Plus d’une fois, des conversations ou des gestes seront interceptés par un indiscret de la troupe qui place de facto ses camarades dans une position d’acteur, suggérant par ailleurs en creux notre regard à nous, celui d’un observateur saisissant discrètement un geste ou une parole. Les plans, le montage et le jeu participent de cette illusion.

La promiscuité entre les membres de la troupe, qui contraste avec les impératifs sanitaires de distanciation, confère à l’ensemble une légèreté bienvenue. Le film s’apparente toutefois plus à un espace de jeu pour les protagonistes qui ne parviennent pas à dépasser les interactions superficielles. On reste ainsi, malgré tout, en dehors de la jovialité régnante.

Sabrina Schwob

Appréciations

Nom Notes
Sabrina Schwob 10