Réalisé par | Sylvie Ohayon |
Titre original | Haute couture |
Pays de production | France |
Année | 2020 |
Durée | |
Musique | Pascal Lengagne |
Genre | Comédie dramatique |
Distributeur | Pathé Films |
Acteurs | Nathalie Baye, Claude Perron, Pascale Arbillot, Soumaye Bocoum, Lyna Khoudri, Adam Bessa |
Age légal | 10 ans |
Age suggéré | 12 ans |
N° cinéfeuilles | 867 |
Le film expose la rencontre entre une adolescente de la cité et une ouvrière de la maison Dior qui fait des étincelles et allume la flamme de la passion pour un métier.
Jade (Lyna Khoudri), jeune fille quelque peu désœuvrée, vole le sac d’Esther (Nathalie Baye) dans le métro. Prise de remords, elle décide de le lui rendre. D’abord rebutée par l’acte effronté de l’adolescente, Esther se laisse ensuite charmer par son audace et… ses mains! En effet, celle-ci est cheffe d’atelier chez Dior et prépare sa dernière collection avant de partir à la retraite. Esther propose donc à Jade de briser la monotonie et le vide de son quotidien, fait de petits larcins et de soins apportés à sa mère dépressive, en rejoignant l’équipe de son atelier en qualité de stagiaire. Une collaboration qui ne fera pas le bonheur de tous et qui ne sera pas toujours facile à gérer, mais qui donnera à Jade l’opportunité de se découvrir une passion et de s’épanouir.
Le postulat de départ de ce sympathique film ressemble à celui de La Fine Fleur, tous deux mettant en scène d’heureux coups du destin permettant à des individus d’intégrer un certain milieu ou de pratiquer un art raffiné qu’ils n’auraient pas forcément eu l’occasion de connaître sans cela. Loin de l’univers des roses, le film plonge cette fois avec émerveillement dans celui de la soie, de la dentelle, et du tulle et permet de découvrir les coulisses des créations que l’on peut admirer sur les podiums. Le film illustre le caractère à la fois exigeant et presque féerique d’un métier qui demande des sacrifices, tout en apprenant à apprécier «la beauté du geste».
Le duo de protagonistes, Esther et Jade, est très réussi. La première constitue une figure maternelle de substitution pour la deuxième. Bornée et coriace, elle ne se laisse pas faire, quitte à refuser parfois de se rendre à l’évidence et d’accepter l’aide qu’on lui offre. Mais ce trait de caractère permet aussi d’éviter de la dépeindre comme une bourgeoise hautaine (elle s’adresse par exemple avec naturel et de la même façon à tout le monde), ce qui va à l’encontre de ce à quoi on aurait pu s’attendre, à savoir un décalage marqué entre les deux personnages principaux.La jeune fille se présente comme un personnage à plusieurs facettes, pleine de délicatesse mais avec un franc-parler susceptible de séduire ou d’agacer. Effet miroir de son mentor, qui traite tout le monde sans discrimination, l’adolescente n’épargne personne, n’en déplaise au politiquement correct. Dans une même scène, on entend Jade se plaindre que sa meilleure amie a un tempérament typique des Arabes, puis qu’Esther fait montre d’un tempérament digne des juifs, et enfin que l’expression que cette dernière utilise fait très France profonde. Cette décimation peut déranger, mais elle a pour mérite de positionner le film dans un certain discours: il ne s’agit pas d’opposer les gentils marginaux innocents (les habitants de la cité HLM où vit Jade) aux méchants privilégiés racistes (les membres du monde de la haute couture), les torts et qualités sont partagés. Le casting des personnages secondaires est également attachant, à l’instar de Catherine, vouée à prendre la relève d’Esther et originaire de Saint-Denis comme Jade, représentant ainsi une espèce de pont entre les deux héroïnes.
Cette douce histoire d’accomplissement personnel souffre parfois d’un montage un peu décousu. Le scénario fait également preuve de quelques facilités ou laisse quelques pistes inexplorées, ce qui peut fragiliser ce récit misant davantage sur la nuance que sur une originalité folle. Un très bon divertissement malgré tout!
Amandine Gachnang
Nom | Notes |
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Amandine Gachnang | 16 |
Adrien Kuenzy | 12 |