Olga

Affiche Olga
Réalisé par Elie Grappe
Titre original Olga
Pays de production Suisse, France, Ukraine
Année 2020
Durée
Musique Pierre Desprats
Genre Drame
Distributeur Cineworx
Acteurs Nastya Budiashkina, Sabrina Rubtsova, Caterina Barloggio, Thea Brogli, Tanya Mikhina, Jérôme Martin
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 867

Critique

Présenté à la Semaine de la critique du Festival de Cannes et lauréat du Prix SACD, le film relate l’exil d’une gymnaste ukrainienne de 15 ans alors que la révolution éclate dans son pays. Pour son premier long métrage, Elie Grappe offre une œuvre sincère et touchante.

Olga est une gymnaste ukrainienne talentueuse et pleine d’ambition, toujours la première à l’entraînement. Sa détermination est sans faille. Mais un accident de voiture volontairement perpétré par les opposants de sa mère - une journaliste en lutte contre le gouvernement de Viktor Ianoukovytch - l’oblige à s’exiler. C’est donc en Suisse, patrie de son défunt père, que l’adolescente poursuit son parcours de vie.

Pour rejoindre l’équipe helvète, Olga doit abandonner son passeport (l’Ukraine n’accepte qu’une seule nationalité) et obtenir celui à la croix blanche. Elle parvient à résoudre ce dilemme grâce aux facilités offertes par la Suisse: un cadre paisible et un centre d’entraînement idéal. Cependant, la révolte d’Euromaïdan qui éclate à Kiev vient troubler sa sérénité. Dans une nation qui revendique une neutralité qu’Olga n’aura jamais et à des kilomètres de son pays natal, la jeune fille se sent impuissante. Le film réussit, sur cet aspect, à trouver la bonne distance. En alternant la grâce de la gymnastique et la violence des affrontements, le montage crée un contraste qui laisse transparaître le déchirement d’Olga, tiraillée entre sa passion et sa patrie.

La gymnaste reste connectée à ses amis et sa mère grâce aux réseaux sociaux, et c’est aussi par ce biais que le récit bascule. Via les images (véritables) de la révolte, Olga prend conscience que, pendant qu’elle poursuit son rêve d’athlète et est promise à un avenir radieux, ses proches risquent leur vie pour leur liberté. Alors qu’elle s’entraîne ardemment pour le Championnat européen, elle découvre dans une vidéo en provenance de Kiev, sa mère inanimée. À quelques jours de la compétition, la jeune fille est à deux doigts de tout abandonner, avant de prouver une nouvelle fois son abnégation, quitte à froisser Sasha, son amie de toujours, lorsque celle-ci lui reproche de ne pas agir. À l’instar de son tempérament, plein d’assurance dans le sport mais plus fébrile en dehors, elle parvient à réaliser une prestation de haute volée… avant de s’effondrer.

Terminons par une double mention spéciale. La première pour les séquences de gymnastique qui se concentrent magnifiquement sur les gestes des athlètes. Elie Grappe a étudié la musique classique pendant dix ans, et ça se sent. Ces scènes sont rythmiquement impressionnantes et, à travers la musique ou grâce aux sons amplifiés des mouvements, offrent une immersion totale. La seconde mention s’adresse aux protagonistes, toutes gymnastes avant d’être actrices, et à leurs interprétations remarquables. Le tout offrant un long métrage subtil et maîtrisé, qui aura l’honneur de représenter la Suisse à la prochaine cérémonie des Oscars.

Marvin Ancian

Appréciations

Nom Notes
Marvin Ancian 16
Adrien Kuenzy 13
Blaise Petitpierre 14
Sabrina Schwob 14