Le Cheval de chez nous

Affiche Le Cheval de chez nous
Réalisé par Claude Schauli
Titre original Le Cheval de chez nous
Pays de production SUISSE
Année 2021
Durée
Genre Documentaire
Distributeur Manisanda
Age légal 6 ans
Age suggéré 6 ans
N° cinéfeuilles 866

Critique

Le réalisateur Claude Schauli a tourné durant un an, au rythme des saisons, pour rendre un charmant hommage à une région, à ses habitants mais aussi à son emblème, sa fierté: la célèbre race des Franches-Montagnes.

Simple et touchant, ce documentaire coproduit par le cinéaste et la RTS propose un joli voyage entre passé et histoire contemporaine à travers une tradition transmise par-delà les générations.

Adrien Cattin est éleveur de chevaux dans les Franches-Montagnes. Dès les premières minutes du film, il a les yeux brillants lorsqu’il parle de ces animaux, et confie que plus il avance en âge plus il a le temps de les côtoyer, et plus il les découvre encore et encore avec émerveillement. Rapidement est interviewé son ami maréchal-ferrant, la larme à l’œil en évoquant son père paysan qui, alors que les tracteurs avaient remplacé les chevaux depuis plusieurs années, lui avait offert un poulain. Le film nous présente également de nombreuses autres personnes (dont un vice-champion du monde d’attelage), de tous âges, intimement liées à ces animaux qui rythment leur quotidien.

Outre les naissances, le film se focalise beaucoup sur l’éducation de ces bêtes majestueuses et ayant changé de statut au fil du temps, passant de chevaux de travail à chevaux de «loisirs». Et il y a aussi, bien sûr, les grands rendez-vous tels que le Marché-Concours de Saignelégier, dont l’annulation à cause de la Covid a fait verser bien des larmes. Rappelons que cette manifestation, créée au début du vingtième siècle, n’avait jusqu’à présent été annulée qu’une seule fois, en 1918... à cause de la grippe espagnole. Lors de cette semaine que tout le monde attend, véritable hymne à la gloire de la race des Franches-Montagnes, se déroulent des concours permettant d’établir le pedigree des chevaux, ce qui décidera aussi de leur valeur et de leur avenir. Mais aussi des courses de chars dignes de Ben-Hur!

Le film propose également quelques images d’archives datant des années 60 soulignant l’amour au-delà du temps qui lie la race aux humains et la tradition qui se perpétue jusqu’à aujourd’hui, alors que les tracteurs ont remplacé les chevaux de trait, et les trains les diligences. Le cinéaste n’a souhaité aucune voix off, ce sont les personnes qui ont la parole et s’expriment avec une joyeuse émotion. On est touché de les voir souhaiter au poulain qui vient de naître une belle vie, et parler de ce qui est pour eux bien plus une passion qu’un métier.

Le Cheval de chez nous fait donc passer un fort joli moment, plein de joie, transmettant le même enthousiasme que si on nous parlait d’horlogerie à la Vallée de Joux ou de la finale du combat de reines en Valais. Il fait aussi plaisir aux oreilles... on a en effet l’occasion d’entendre quelques accents jurassiens pas piqués des hannetons!

Philippe Thonney

Appréciations

Nom Notes
Philippe Thonney 15