Aline

Ou la difficulté d’être une star: voilà qui aurait fait un bon sous-titre pour illustrer les malheurs d’Aline Dieu, qui ne souhaite que s’épanouir dans sa vie intime. Passé ce propos limite, on ne s’ennuie pas, mais on oublie vite. Sauf les chansons de Céline Dion, qui resteront peut-être en tête.

La protagoniste: la petite dernière d’une famille nombreuse et modeste du Québec. Son rêve? Devenir une star internationale, grâce à un don du ciel: sa voix divine. Céline Dion? Non, mais pas loin. Aline est en effet un biopic librement inspiré de la vie de l’icône canadienne. Les chansons de cette dernière parsèment la bande-son tandis que des allusions comiques à certaines de ses caractéristiques ponctuent le récit, comme sa passion légendaire pour les chaussures. Décalage sensible donc entre Céline et Aline, mais décalage qui irradie ce long métrage, lui donnant sa touche de légèreté et d’humour. Entre autres: Valérie Lemercier fait le choix d’interpréter la star, même lorsque celle-ci a 12 ans. Le cadrage et la mise en scène ne suffisent pas à rendre crédible l’artifice (en la faisant paraître plus petite notamment), comme pour mieux souligner la part fictionnelle du genre du biopic.

Ceci s’exprime également dans le choix de passer sous silence le côté intempestif, et pourtant intrinsèque à la célébrité aux Etats-Unis, des admirateurs, de la presse people ou des paparazzis. Les fans en effet ne figurent que lors des concerts. C’est donc bien plutôt sur la vie intime de la protagoniste qu’insiste la réalisatrice, la filmant principalement en intérieur. La saturation du blanc - des habits aux décors - laisse suggérer une vie dans une tour d’ivoire. Les concerts, quant à eux, illustrent ses émotions alors que la corvée d’être chanteuse (!) est perçue comme un obstacle à l’harmonie familiale et amoureuse, fils principaux du récit. Pauvre Aline!

Mais ainsi, chacun peut s’identifier à la vie privée de Céline Dion, Aline Dieu pardon; Valérie Lemercier surtout. Les plus nostalgiques auront du plaisir à réécouter ses tubes, alors que les autres, sans passer un mauvais moment, grâce à la qualité du jeu principalement, n’en garderont toutefois aucun souvenir indéfectible.