En route pour le milliard

Affiche En route pour le milliard
Réalisé par Dieudo Hamadi
Titre original Downstream to Kinshasa
Pays de production Congo (Kinshasa), France, Belgique
Année 2020
Durée
Genre Documentaire
Distributeur Sister Distribution
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 866

Critique

Une guerre de six jours: quelle importance à l’échelle de l’Histoire? Peu, à en voir l’oubli dans lequel elle a sombré. Cette guerre, qui a eu le temps de faire plus de 1'000 morts et 3'000 blessés, s’est tenue en 2000 à Kisangani - ville de la République démocratique du Congo - entre deux armées de pays limitrophes, l’Ouganda et le Rwanda. Pour certaines des victimes, la guerre est inscrite dans leur chair. C’est à ceux-ci, aux mutilés, que Dieudonné Hamadi, par son documentaire, désire donner voix et corps. Lui-même, originaire de cette ville, avait oublié l’existence de cet événement tragique, qu’il a pourtant vécu, avant de tomber par hasard sur ceux qui deviendront les protagonistes de son film.

Prothèses de fortune, absence de reconnaissance et d’indemnisation - un milliard était pourtant réservé aux victimes du massacre -, conduisent les rescapés, dix-huit ans après, à vouloir se faire entendre à la capitale, en période d’élection présidentielle. Aventure dans laquelle on s’embarquera également.

Le cinéaste restitue à ses personnages toute leur grandeur et leur force par un regard sans jugement, qui ne cherche ni à cacher les particularités de leur corps ni à les représenter comme diminués. On saisit ainsi leurs mouvements dans le quotidien ou lors de répétitions théâtrales, dans des plans construits, étudiés et mis en scène. À cela s’ajoute l’irruption de la vie à l’image, celle des rues de Kisangani, des passagers du bateau descendant le fleuve Congo et les menant à Kinshasa. Toutefois, une fois arrivé dans la capitale, le documentaire entre dans le pathos, ce qu’il avait réussi à éviter jusqu’ici, avec des scènes répétées de cris réclamant justice, des plans filmant les rescapés à la manière de zombies errant dans la ville. Le cinéaste semble alors perdre le contrôle sur son film, et l’attention du spectateur avec.

Sabrina Schwob

Appréciations

Nom Notes
Sabrina Schwob 11