Barbaque

A partir du terme populaire désignant une viande de mauvaise qualité, ce film prend la forme d’une comédie saignante, au premier sens du terme. En effet, la boucherie Pascal tenue par un couple sans histoire est un jour attaquée par des militants végans extrémistes. Quelques jours plus tard, reconnaissant l’un d’eux, le couple le fait disparaître avant de le présenter à son étal, une façon comme une autre pour tenter de sauver l’établissement en difficulté financière. Résumée ainsi, cette comédie, qui semble s’arrêter sur la confrontation entre carnivores d’un côté, végans et antispécistes de l’autre, avait du potentiel. Hélas la réalisation désinvolte dérape non seulement par son outrance, le couple se transformant en tueurs en série, mais plus encore par le choix délibéré de montrer plutôt que de suggérer et d’accompagner tout cela par des vannes racistes qui ne relèvent pas le propos. On est très loin des Beignets de tomates vertes de Jon Avnet (1991) où «tout était dans la sauce»! Reste les deux comédiens principaux, Marina Foïs (Sophie Pascal) et Fabrice Eboué (Vincent Pascal) qui tiennent ce film finalement d’assez mauvais goût, inverse à celui semble-t-il du «porc d’Iran» que tout à coup tout le monde réclame. Dommage, car les premières minutes du film et certaines scènes rythmées par une valse de Strauss signalent qu’il aurait pu en être tout autrement.